Une diversité standardisée ? Enjeux de politiques linguistiques et formatives dans l'internationalisation des universités françaises
Auteur / Autrice : | Léa Courtaud |
Direction : | Véronique Castellotti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage - linguistique |
Date : | Soutenance le 01/12/2021 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités et Langues (Centre-Val de Loire ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : DYNAmiques et enjeux de la DIVersité linguistique et culturelle (Tours ; 2018-....) |
Jury : | Président / Présidente : Danièle Moore |
Examinateurs / Examinatrices : Mathilde Anquetil-Auletta, Marc Debono | |
Rapporteur / Rapporteuse : Danièle Moore, Laurent Gajo |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'internationalisation des universités est actuellement un des enjeux fondamentaux du développement de l'enseignement supérieur et de la recherche en France. Dans ce contexte, des questions d'orientation en matière de politiques formatives et linguistique se posent de manière accrue, dans la mesure où les mobilités académiques et la variété des publics sont constitutives des réalités institutionnelles. Ainsi, la thèse se propose d'étudier, au moyen d'une démarche qualitative et compréhensive, les rapports à la diversité linguistique et culturelle à l'université à travers différentes sources (références scientifiques, documents institutionnels, enquêtes auprès d'enseignant‧es et d'étudiant‧es) et plusieurs niveaux d'analyse. Tout d'abord, l'idée même d'université internationalisée est approchée historiquement avec l'objectif de comprendre comment la dimension internationale s'est construite au fil des siècles et a abouti à ce qu'est l'université française au XXIe siècle. En articulation avec ce qui constitue une politique extérieure d'influence, les politiques linguistiques relatives à l'enseignement supérieur et la recherche universitaire sont ensuite étudiées, notamment à l'appui de textes de loi, de directives gouvernementales et de choix locaux, contribuant à mettre en lumière d'éventuelles contradictions entre différentes orientations politiques. Dans l'ensemble des observables constitués, les notions de langue, de culture et d'interculturel sont étudiées à travers un croisement des représentations qu'elles suscitent au plan institutionnel et formatif. Sur ce dernier plan, l'étude de ces notions apparait essentielle d'une part, dans la mesure où les dimensions relationnelles interculturelles sont inhérentes aux expériences des étudiant‧es, et, d'autre part, du fait de la dimension profondément culturelle, linguistique et scripturale de la construction des connaissances. Plus concrètement les conceptions de la diversité et de la pluralité sont explorées à partir d'une étude centrée sur les rapports aux usages plurilingues et littéraciés d'enseignant‧es et d'étudiant‧es. L'analyse débouche sur quelques propositions d'orientations pour la formation des enseignant‧es et l'accompagnement des étudiant‧es, susceptibles de permettre une appropriation partant de la pluralité plutôt que d'une norme préalable. Enfin, dans une visée plus institutionnelle, des perspectives sont esquissées, pour l'élaboration de politiques linguistiques et formatives favorisant la prise en compte de la diversité linguistique et culturelle, malgré les dimensions standardisantes induites par la marchandisation du savoir et la mise en concurrence des universités.