Thèse soutenue

Images de Soi et de l'Autre dans les discours européens et africains aux Nations Unies.

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Auteur / Autrice : Olivia Tchemako Yongue
Direction : Michèle MonteDamon Mayaffre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage - linguistique
Date : Soutenance le 17/11/2021
Etablissement(s) : Toulon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés méditerranéennes et sciences humaines (Toulon ; 2008-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire BABEL (La Garde, Var ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : Véronique Magri
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Ledouble
Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Guilbert, Claire Oger

Résumé

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Cette thèse s’intéresse à la présentation de soi des États-membres dans et par leurs discours à l’Assemblée Générale des Nations Unies. S’inscrivant dans la tradition française d’Analyse du discours, elle interroge les modalités verbales de construction de l’image de soi eu égard aux circonstances dans lesquelles les discours à l’Onu sont prononcés. Comment l’image de soi de l’État-membre émerge-t-elle dans un contexte où la parole obéit en principe à de fortes restrictions liées aux impératifs de légitimation de l’institution ? Le corpus d’étude, textuel, est constitué des allocutions aux débats généraux qui introduisent chaque année la session ordinaire de l’Assemblée Générale : 150 allocutions prononcées en français par 10 États-membres francophones entre l’année 2000 et l’année 2014. La méthode d’analyse articule perspective qualitative et quantitative, s’appuyant d’une part sur une linguistique quantitative assistée par ordinateur et d’autre part sur une approche lexicale, pragma-énonciative et argumentative. La thèse est structurée en deux parties qui correspondent aux préoccupations sous-jacentes de la problématique. La première partie est consacrée à la détermination des invariants génériques, auxquels on accède grâce aux objets phraséologiques qui émanent des pratiques langagières de l’ensemble des locuteurs. La deuxième partie se rapporte aux images de soi des États-membres qui, elles, émanent des attributs lexicaux remarquables de leurs différents discours. L’on parvient ainsi à identifier, au-delà des déterminations discursives propres au genre, des stratégies générales de valorisation de l’image de soi dont les États-membres usent en discours, afin de cultiver la reconnaissance internationale. L’image de l’autre est appréhendée au prisme des communautés d’appartenance que les locuteurs construisent en discours, et dont ils se prévalent. On traite alors de la représentation qu’une communauté d’États se fait d’une autre, et de la manière dont cela infléchit les images de soi des communautés. La polémique se révèle éclairante pour nos analyses à ce stade, puisque, outre les situations d’inégalités entre acteurs qu’elle exhibe, elle attire résolument l’attention sur la capacité de l’Organisation des Nations Unies à rassembler autour de valeurs communes des acteurs défendant des intérêts divergents.