Thèse soutenue

Les normes agri-environnementales en amont et en aval : disparités entre pays, déterminants et effets commerciaux.

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Najla Kamergi
Direction : Nicolas Peridy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 06/10/2021
Etablissement(s) : Toulon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés méditerranéennes et sciences humaines (Toulon ; 2008-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'économie appliquée au développement (Toulon ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Julie Le Gallo
Examinateurs / Examinatrices : Karine Latouche, Isabelle Rabaud, Gabriel Figueiredo De Oliviera
Rapporteurs / Rapporteuses : Fabrice Mazerolle, Xavier Pautrel

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse étudie la relation entre le commerce mondial agricole et les normes destinées à protéger l'environnement qui interviennent en amont et en aval des échanges. Notre travail est structuré autour de trois chapitres. Dans le premier, nous analysons les caractéristiques du réseau des mesures non tarifaires liées à l'environnement. Le deuxième chapitre mesure et examine les déterminants de l’efficacité agro-environnementale d’un large panel de 108 pays au cours de la période 2003-2013. Le dernier chapitre traite les effets commerciaux de la rigueur des politiques agro-environnementales ainsi que l’impact de l’hétérogénéité des réglementations sur les flux commerciaux bilatéraux. À cette fin, nous avons utilisé différentes approches non paramétriques et économétriques, notamment l'analyse des réseaux dans le premier chapitre, un modèle de frontière non paramétrique dans le deuxième chapitre et un modèle de gravité théoriquement justifié dans le chapitre trois.Nos résultats indiquent que la croissance des exportations agricoles des pays du Sud a été propice à la montée des conflits commerciaux liés à l'environnement. Alors que les pays d'Amérique latine et d'Asie du Sud-Est s'affirment de plus en plus comme des fournisseurs majeurs pour de nombreuses régions, nos résultats révèlent une nouvelle relation conflictuelle liée à l’environnement, ciblant les pays en développement et émergents d'un côté et se répandant de plus en plus au sein des pays du Sud de l'autre. Les résultats montrent aussi que, globalement, le secteur agricole a enregistré une hausse des scores d'efficacité agro-environnementale. Toutefois, de fortes disparités sont constatées entre les pays. Nous constatons également que l’ouverture commerciale et la spécialisation dans les exportations agricoles entravent l’inefficacité, confirmant ainsi l'hypothèse des «gains environnementaux du commerce». En outre, nous montrons que les mesures non tarifaires liées à l'environnement s'avèrent être des leviers pour améliorer la performance agro-environnementale des pays émergents, développés et à revenu intermédiaire, induisant ainsi un phénomène de «nivellement par le haut» dans leurs normes environnementales. Par ailleurs, nos résultats indiquent que la rigueur des réglementations environnementales réduit la capacité d'exporter du groupe des CAIRNS, confirmant ainsi l'hypothèse du « paradis des pollueurs ». En revanche, les politiques environnementales rigoureuses augmentent les exportations agricoles de l'Union Européenne et des États-Unis. Étonnamment, les exportateurs en voie de développement soutiennent également l'hypothèse de Porter, suggérant que des réglementations environnementales strictes peuvent renforcer leur capacité d'exportation. Enfin, nous concluons que l'hétérogénéité agro-environnementale entre les pays est plus déterminante pour la marge intensive des échanges agricoles que les accords commerciaux. Cependant, ses effets varient selon les groupes de revenus des pays exportateurs et importateurs.