Thèse soutenue

Surpoids chez le jeune joueur de rugby : indicateurs diagnostiques

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Auteur / Autrice : Gregory Lentin
Direction : Pascale Duché
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Staps
Date : Soutenance le 14/12/2021
Etablissement(s) : Toulon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mer et Sciences (Toulon ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Jeunesse - Activité Physique et Sportive, Santé (La Garde, Var ; 2017-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Marc Vallier
Examinateurs / Examinatrices : Tanguy Marqueste, Olivier Gavarry
Rapporteur / Rapporteuse : Denis Raccah, Sébastien Ratel

Résumé

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Notre travail de thèse consiste en premier lieu à estimer la prévalence du surpoids chez le jeune joueur de rugby français à partir de l’IMC, selon les critères IOTF. L’indice de masse corporelle ne permettant pas d’avoir d’indication sur la composition corporelle, la contribution des tissus maigre et gras dans les changements de l’IMC dans différentes catégories d’âge au cours de la période pubertaire, est évaluée à l’aide des indices de masse grasse (IMG) et de masse maigre (IMM) proposés par VanItallie (1990). Le modèle graphique descriptif multidimensionnel développé par Hattori (1991) permet d’évaluer l’excès de masse grasse, et de caractériser le morphotype des jeunes joueurs, en distinguant les joueurs de poids normal des joueurs en surpoids ou obèses. Le deuxième objectif est d’analyser la contribution des tissus maigre et gras dans l’excès de corpulence, chez des jeunes joueurs de rugby en surpoids et obèses au cours de la période pubertaire, et de reconsidérer, in fine, la prévalence du surpoids de cette même population. Le troisième objectif est de comparer la méthode de la catégorisation par le poids avec celle de la catégorisation par l’âge, en prenant en compte le niveau de corpulence et la composition corporelle. Enfin, le dernier objectif est de proposer à l’encadrement sportif un dispositif diagnostique basé sur des indicateurs anthropométriques simples (mesure des circonférences), susceptible de dépister une surcharge pondérale avérée, et de prédire d’autres atypicités nécessitant une attention toute particulière. La composition corporelle est évaluée par la méthode des plis cutanés chez 738 jeunes joueurs de 9 à 14 ans inscrits en club (Ligue du Sud de rugby), répartis selon leur catégorie d’âge chronologique : U11, U13, U15. Selon les critères IOTF, la prévalence du surpoids est estimée à près de 47 %. Cependant, 53% des jeunes joueurs classés comme obèses et en surpoids selon l'IMC présentent un excès de graisse corporelle en utilisant un IMG supérieur au 75ème percentile. De plus, la contribution moyenne du tissu maigre dans l’excès de corpulence est importante (44,3 %). Ainsi, la surestimation moyenne de la prévalence du surpoids est estimée à près de 20 %. Bien que les joueurs en surpoids/obèses aient un IMG plus élevé (étendue : + 2,9–3,7 kg.m−2) que ceux de poids normal dans la présente étude, ils avaient également un IMM plus élevé (étendue : + 2,4–2,7 kg.m−2). Il est important de mentionner que la majorité des joueurs de rugby obèses (66 à 100 %) étaient dans le tertile le plus élevé pour l’IMG et l’IMM. Ainsi, l'analyse graphique de l’IMG et l’IMM selon les 25ème et 75ème percentile de la distribution peut être utile pour déterminer la contribution des masses grasse et maigre à l'IMC et pour éviter une mauvaise classification. La stratégie de catégorisation par le poids semble être efficace pour limiter la dispersion des variables de composition corporelle entre les jeunes joueurs de rugby, tout en préservant en partie l’identité de la catégorie d’âge. Cependant, des atypicités morphologiques subsistent, notamment des morphotypes extrêmes (10 %). Les morphotypes des jeunes joueurs de rugby peuvent être identifiés à partir d’équations anthropométriques prédictives d’IMG et d’IMM par la méthode des circonférences, notamment afin de « classer » les joueurs à l’intérieur de leur groupe d’appartenance.En conclusion, la représentation graphique d’Hattori facilite l’identification des jeunes joueurs en surpoids et de faible masse musculaire, ainsi que la détection de morphotypes atypiques nécessitant une prise en charge adaptée. De simples mesures de circonférences sont susceptibles de prédire ces différents morphotypes, et pourraient être ainsi réalisées en routine par l’encadrement sportif dans une stratégie prophylactique et d’amélioration des performances.