Les extrêmes de l'accrétion : comprendre l'accrétion super-Eddington et les processus de rétroaction dans les sources ultra-lumineuses en X
Auteur / Autrice : | Andrés Gúrpide Lasheras |
Direction : | Jean-François Olive, Olivier Godet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Astrophysique, Sciences de l'Espace, Planétologie |
Date : | Soutenance le 25/11/2021 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l’univers, de l’environnement et de l’espace (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche en astrophysique et planétologie (Toulouse ; 2011-....) |
Jury : | Président / Présidente : Geneviève Soucail |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Olive, Olivier Godet, Victoria Grinberg, Matteo Bachetti | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christian Motch, Timothy Paul Roberts |
Mots clés
Résumé
Les processus d'accrétion de matière permettent au trous noirs supermassifs (TNSMs; 10^6-10M⊙) au centre de la plupart des galaxies massives de convertir une partie de l'énergie potentielle gravitationnelle du gaz accrété sous forme de rayonnements et des vents/jets. L'étude de ce processus fondamental impliqué dans la croissance du trou noir (TN) central et sa rétroaction dans la galaxie est cruciale pour comprendre comment les TNs ont participé à la formation des structures à grande échelle de l'Univers. Observations de l'Univers primordial ont révélé que les TNSM avec des masses de 10^8-9M⊙ existaient déjà lorsque l'Univers n'avait que 5% de son âge actuel, suggérant que les TN ont dû croître extrêmement rapidement. Encore aujourd'hui, les mécanismes de croissance de ces trous noirs, notamment via l'accrétion super-Eddington, reste encore mal compris. S'il est impossible d'étudier en détail ces premiers TNSM avec l'instrumentation actuelle, il existe maintenant des preuves solides que la plupart des sources ultralumineuses en X (ULX), généralement trouvé dans les galaxies externes, sont des systèmes accrétant à des taux super-Eddington de manière stable. Telle une version réduite des TNSM, l'abondance de rayonnements et vents que ces sources produisent peuvent ioniser des nébuleuses de gaz s'étalant sur des centaines de parsecs, offrant une base observationnelle pour étudier la rétroaction et l'efficacité du régime Super-Eddington. Pourtant, la nature de l'accréteur dans la plupart d'entre elles reste inconnue, tandis que quelques unes montrent des pulsations en rayons X indiquant que l'accréteur est une étoile à neutrons (EN). De plus, les géométries des flots d'accrétion et sa dépendance avec la nature de l'accréteur sont encore mal contraintes. Cette thèse a pour ambition d'aider à mieux comprendre les propriétés de l'accrétion super-Eddington dans les ULXs et les phénomènes de rétroaction associés sur de multiples échelles spatiales au moyen d'études multi-longueur d'onde. Cette thèse est divisée en deux volets. Dans le premier, j'ai exploité les grandes quantités de données d'archive offertes par les principaux télescopes à rayons X (XMM-Newton, Chandra et NuSTAR) pour réaliser une étude détaillée des transitions spectrales d'un large échantillon d'ULXs, afin de tester les differents modèles d'émission. Pour la plupart des sources, j'ai montré que leurs transitions spectrales sont mieux décrites par des modèles invoquant une émission anisotrope induite par des vents autour de EN faiblement magnétisées (B < 10^12G) ou de TN accrétants. La richesse des données permet aussi d'examiner les différences/similitudes spectrales entre les ULX à ENs connues et celles dont l'accréteur est inconnu; entraînant la découverte d'un nouveau candidat de ce type. Ce travail est suivi d'une étude approfondie de deux ULX, Holmberg II X-1 & NGC 5204 X-1, pour laquelle j'ai exploité la cadence d'observation élevée du Swift-XRT pour révéler que ces deux sources suivent un cycle évolutif spectral récurrent. [...]