Arabidopsis thaliana : un modèle pour étudier les adaptations thermique et saline des plantes dans les Pyrénées
Auteur / Autrice : | Ali Eljebbawi |
Direction : | Christophe Dunand |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Développement des plantes |
Date : | Soutenance le 05/11/2021 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de Recherche en Sciences Végétales (Toulouse ; 2010-....) |
Jury : | Président / Présidente : Elisabeth Jamet |
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Dunand, Aurélien Boisson-Dernier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christian Dubos, Sandrine Ruffel |
Mots clés
Résumé
Dans le contexte du changement climatique, les plantes seront confrontées à des contraintes environnementales de plus en plus récurrentes qui affecteront négativement leur productivité et leur survie. L'élévation et les brusques fluctuations de température exposeront les plantes à des stress thermiques critiques pour leur développement. De plus, les événements d'inondation associés à la montée du niveau de la mer augmenteront la salinité des sols ce qui perturbera les plantes sauvages et cultivées. Ainsi, une préoccupation majeure de la biologie végétale est de définir des stratégies pour faire face aux stress thermiques et salins afin de maintenir la biodiversité et la productivité agricole. Dans ce cadre, l'acclimatation et l'adaptation des plantes aux stress abiotiques ont été massivement étudiées à différents niveaux et sous de multiples aspects. Parce que les plantes sont sessiles, elles ont une dispersion restreinte qui limitera leur migration vers des régions aux cadres climatiques plus favorables. Par conséquent, elles sont amenées à s'acclimater rapidement à de nouvelles conditions environnementales via leur plasticité phénotypique. À long terme, les plantes peuvent s'adapter à leurs microenvironnements locaux via la sélection naturelle qui améliore leur adaptation à leur niche écologique. Ce mécanisme est à la base de la diversité naturelle. La diversité naturelle intra-espèces est un outil puissant pour étudier la réponse de la plante aux changements environnementaux. Arabidopsis thaliana a été adoptée comme espèce modèle pour de telles études. Dans ce travail, des populations naturelles d'A. thaliana provenant du versant Français des Pyrénées sont utilisées pour caractériser la plasticité phénotypique et transcriptomique en réponse aux stress thermiques et salins. L'intérêt particulier de ces populations provient de leur origine géographique restreinte mais présentant des climats très contrastés du fait de son caractère montagnard. Plus spécifiquement, l'étude se concentre sur la plasticité au niveau des racines. Les racines représentent la moitié de la plante et jouent un rôle fondamental tout au long de son cycle de vie. En conséquence, les régulations moléculaires des espèces réactives de l'oxygène (ROS) au cours du développement racinaire ont été répertoriées. Aussi, le développement racinaire d'une trentaine de populations pyrénéennes d'A. thaliana, plus Columbia (Col-0, Pologne, 200 m) et Shahdara (Sha, Tadjikistan, 3400 m), a été phénotypé lors de combinaison de stress thermique et salin. Enfin, des analyses transcriptomiques ont été effectuées via un séquençage d'ARN. Elles mettent en évidence la régulation des gènes dans des populations pyrénéennes sélectionnées d'A. thaliana présentant des phénotypes tolérants au stress. Les résultats obtenus ont révélé l'énorme plasticité phénotypique entre les populations étudiées en réponse aux contraintes de température -froid ou chaleur- et/ou salines. Les analyses intégratives des données phénotypiques ont mis en évidence des populations dont les racines sont peu ou fortement impactées par la contrainte abiotique.[...]