Thèse soutenue

L’odyssée du Musée de la solidarité Salvador Allende (1971-1991) : une histoire culturelle transnationale du Chili, de l’Unité populaire au retour d’exil

FR  |  
EN  |  
ES
Auteur / Autrice : Élodie Lebeau
Direction : Évelyne ToussaintAlfredo Riquelme Segovia
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 10/12/2021
Etablissement(s) : Toulouse 2 en cotutelle avec Pontificia universidad católica de Chile (Santiago de Chile)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : France, Amériques, Espagne, Sociétés, Pouvoirs, Acteurs (Toulouse ; 1995-....)
Jury : Président / Présidente : Paula Barreiro López
Examinateurs / Examinatrices : François Godicheau, Manuel Gárate Chateau
Rapporteurs / Rapporteuses : Paula Barreiro López, Jacques Leenhardt

Résumé

FR  |  
EN  |  
ES

Cette thèse analyse de manière diachronique l’odyssée du Musée de la Solidarité, de sa création durant l’Unité Populaire (UP, 1970-1973), en passant par l’exil au moment de la dictature militaire (1973-1990), jusqu’à sa réinstallation au Chili, en 1991, au retour de la démocratie. Elle cherche à comprendre comment cette institution a vu son statut se transformer tout au long de ces vingt années, passant d’un musée à visée révolutionnaire offert au peuple du Chili, à un musée géré par une fondation privée et entouré de conflits mémoriels.Dans une perspective interdisciplinaire, ce travail doctoral étudie le devenir de ce musée en exil au regard de la refonte de l’échiquier politique chilien et des changements de stratégie de dépassement de la dictature qui se sont produits tout au long des années 1980, et qui coïncident avec les transformations idéologiques et structurales de la dernière décennie de la guerre froide. Cette histoire transnationale est attentive aux acteurs et institutions engagés dans cette aventure muséale, en soulevant le rôle des pôles d’influence extra-étatiques, à différentes échelles (internationales, nationales, régionales et locales). Elle examine les motivations individuelles et collectives qui ont permis la convergence de réseaux diplomatiques et partisans avec ceux d’intellectuels, d’artistes, de personnalités des mondes de l’art et de la culture.La trajectoire du Musée de la Solidarité démontre qu’une grande partie de l’histoire chilienne s’est déroulée à l’extérieur de son territoire national. Son étude met en évidence l’existence de réseaux de coopération transatlantiques, entre l’Amérique latine, l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est, rendant caduque la vision bipolaire attribuée traditionnellement à l’historiographie de la guerre froide. En fonction des contextes dans lesquels il s’est développé et des autorités qui ont été en charge de sa gestion, ce musée nomade a souffert de nombreuses resignifications. Il est un exemple significatif des interactions transnationales des années 1970-1980 et plus spécifiquement des transferts multiscalaires dus à la réception mondiale de la voie chilienne au socialisme ainsi qu’aux expériences de l’exil.