Los Hijos de la Tierra, protagonisme de la première génération de métis dans l’histoire socio-politique du Nouveau Royaume de Grenade : famille, réseaux, pouvoir (1537-1615)
Auteur / Autrice : | Shems-Edine Kasmi |
Direction : | Patrick Lesbre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études ibériques et latino-américaines |
Date : | Soutenance le 09/12/2021 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études ibériques et ibéro-américaines (Toulouse ; 2015-....) |
Jury : | Président / Présidente : Sonia V. Rose |
Examinateurs / Examinatrices : Paola Domingo, Andrés Castro Roldan, Hélène Roy | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jimena Paz Obregón Iturra, Christophe Giudicelli |
Mots clés
Résumé
Régulièrement évoquée dans les histoires de l’Amérique espagnole, la question du métissage reste cependant peu étudiée pour la période proto-coloniale. Dans le Nouveau Royaume de Grenade cette période (c. 1537-1615) coïncide avec l’émergence de la première génération de Métis (« mestizos »). Le présent travail de thèse porte sur les conditions de vie de ces individus. Il s’agit de s’interroger sur le rôle social, politique et culturel des Métis à partir de l’étude d’un faisceau de cas nous permettant de distinguer des profils et des tendances au sein de la catégorie socio-ethnique considérée.Contrairement à une approche historiographique fondée sur l’examen des discrimi-nations subies par ces individus, nous avons choisi de privilégier l’étude de leur protagonisme socio-politique. Acteurs sociaux qui naviguent entre deux mondes, les Métis ne constituent ni une minorité ni un groupe qui aurait évolué en marge de la société coloniale. Leur appartenance à des familles ainsi qu’à des réseaux de sociabilité aussi bien hispano-créoles que muiscas semble, au contraire, leur avoir conféré une légitimité et pouvoir supplémentaires pour prétendre à certaines charges politiques, de même qu’elle explique leur participation active aux luttes et enjeux de pouvoir qui agitaient alors la région. Ce protagonisme a suscité la défiance de certains Espagnols et entraîné des conflits socio-politiques, en particulier dans les années 1570-1580. L’étude de ces conflits laisse entrevoir l’existence d’une conscience de groupe chez certains Métis et l’émergence d’une pensée qui interroge aussi bien leur place dans la société coloniale que leur droit à intervenir dans la vie politique de leurs territoires d’origine.