(Faire) Avaler la pilule : une sociologie des prescriptions et des usages d'une contraception en ''crise''
Auteur / Autrice : | Leslie Fonquerne |
Direction : | Stéphanie Mulot, Julie Jarty |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 08/11/2021 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude et de recherche Travail, organisation, pouvoir (Toulouse ; 1994-....) |
Jury : | Président / Présidente : Michel Bozon |
Examinateurs / Examinatrices : Yaëlle Amsellem-Mainguy, Marc Zaffran | |
Rapporteur / Rapporteuse : Armelle Andro, Elise de La Rochebrochard |
Mots clés
Résumé
Cette thèse interroge les prescriptions et les usages de contraception orale dans un contexte marqué par « la crise de la pilule ». Si lors de la légalisation de la contraception en France, les pilules incarnaient un symbole d’émancipation pour les femmes, elles deviennent, cinquante ans plus tard, objets de méfiance d’ordre sanitaire et social, toujours plébiscités. À la croisée de la sociologie du genre et des professions et de la socio- anthropologie politique de la santé, trois niveaux d’analyse sont articulés : l’étude de parcours contraceptifs (niveau micro social) ; l’impact des normes médicales et de genre sur les pratiques contraceptives et médicales (niveau méso) ; et la prise en compte de logiques biopolitiques (niveau macro). Des entretiens ont été menés selon les principes d’une étude longitudinale auprès de jeunes femmes usagères de contraception orale, de leurs mères et partenaires et de professionnel·le·s de santé, habilité·e·s à prescrire ou délivrer une contraception. Une centaine de consultations médicales et gynécologiques ont été observées, dans des structures publiques et privées. Les analyses par codifications thématiques et études de cas ont mis en évidence une typologie de pratiques de soin (allopathiques dominantes, sensibilisées, alternatives) plus ou moins enclines aux violences gynécologiques et pouvant freiner la remise en question de la centralité des pilules dans la « norme contraceptive ». L’étude des perceptions de la contraception par l’ensemble de la population d’enquête révèle une corrélation hiérarchique entre les méthodes contraceptives (plus ou moins marginalisées), les praticien·ne·s qui les recommandent et les profils des usagères.