Thèse soutenue

La famille dans la stratégie discursive féministe de Diamela Eltit

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Auteur / Autrice : Hélène Deville
Direction : Michèle Soriano
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études hispaniques et hispano-américaines
Date : Soutenance le 24/09/2021
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études ibériques et ibéro-américaines (Toulouse ; 2015-....)
Jury : Président / Présidente : Marie-Agnès Palaisi
Examinateurs / Examinatrices : Michèle Soriano, Gabriela Cordone, Catherine Pélage, Fátima Rodríguez
Rapporteurs / Rapporteuses : Gabriela Cordone, Catherine Pélage

Résumé

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Cette thèse a pour objectif d'analyser la manière dont le discours féministe de Diamela Eltit puise, tout au long de la trajectoire narrative de l'autrice, dans le motif de la famille pour s'articuler. Il s'agira dans un premier temps de chercher à comprendre d’où provient la convocation de ce motif. Pour cela, nous procéderons à une analyse des différentes contraintes discursives qui marquent le champ – autoritarisme politique, domination masculine dans l'espace littéraire, rapports de pouvoir néo-coloniaux – et nous tenterons de déterminer quelle est leur incidence sur le choix de cette stratégie énonciative. Une fois démontrée la surreprésentation de la famille nucléaire dans les discours hégémoniques, nous pourrons explorer le travail de resignification subversive qu'opère Diamela Eltit à partir de ce modèle. Nous verrons que cette mobilisation de la famille permet deux opérations complémentaires. La première consiste à procéder à une forme d’épistémologie de la domination. En effet, Diamela Eltit présente dans ses romans des familles patriarcales dysfonctionnelles. Ensuite, en croisant l’intrigue familiale avec les grandes étapes de l’histoire du Chili et de l’Amérique Latine et en conférant un fonctionnement allégorique aux membres de la famille, elle interpelle les rapports de pouvoir qui marquent son contexte énonciatif et souligne leur caractère intersectionnel.La deuxième opération réside dans l'exploration des ripostes féministes possibles aux mécanismes imbriqués de la domination préalablement mis au jour. Ces stratégies hybrides de résistances sont incarnées dans les romans par les personnages de mères et d’enfants. Le traitement des mères permet de souligner le potentiel dissident mais aussi les limites d’une résistance qui opère depuis la reconnaissance de la position assignée. Celui des enfants combine l’accent stratégique sur l’identité dans un but politique avec un mouvement de brouillage des catégories et de mise en cause du concept d’identité stable en faveur d’accentuations identitaires contextuelles et mobiles.