Aspects du primitivisme littéraire aux XXe et XXIe siècles : C.F. Ramuz, Claude Simon, Richard Millet
Auteur / Autrice : | Laura Laborie |
Direction : | Jean-Yves Laurichesse, Daniel Maggetti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures francaises |
Date : | Soutenance le 14/09/2021 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 en cotutelle avec Université de Lausanne |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Patrimoine, littérature, histoire (Toulouse ; 2007-....) |
Jury : | Président / Présidente : Nathalie Piégay |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Vignes | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Le Quellec Cottier, Christian Morzewski |
Résumé
Si tout au long du XXe siècle, l’étude du primitivisme a suscité l’intérêt des historiens de l’art, en revanche peu de recherches ont été menées dans le champ littéraire. S’affectant de manière prédominante aux arts visuels, l’analyse de ce mouvement culturel a longtemps ignoré la pluralité de ses manifestations en littérature. Or, les années 2000 ont marqué un tournant critique important où le primitivisme est envisagé dans sa grande diversité, perçu comme un vaste phénomène intellectuel, surgi aux alentours de 1900 et marquant profondément la modernité. En nous intéressant aux œuvres de C.F. Ramuz, de Claude Simon et de Richard Millet, l’opportunité nous est donnée de mettre en parallèle trois générations d’auteurs, celle de la modernité des années vingt, celle de la modernité des années soixante et celle du contemporain, amorcée à partir des années quatre-vingt. À travers ces écrivains, s’affirme une quête manifeste du primitif, de l’élémentaire et de l’originel. En effet, par réaction au monde machiniste occidental, qui prône l’idéologie du progrès et l’industrialisation de la société, Ramuz, Simon et Millet adoptent une posture de rejet, privilégiant des substrats archaïques, et réalisent des changements formels, qui bousculent les critères traditionnels de la représentation dite « réaliste ». En adoptant un point de vue comparatiste, cette étude souhaite montrer les convergences et les différences qui se font jour à partir d’un corpus romanesque précis, qui témoigne d’un désir commun d’échapper à la rationalité et au profit capitaliste. Ainsi, les textes analysés révèlent la permanence du courant primitiviste, favorisé par la continuité historique du XXe siècle, marqué par les crimes de masse et le renforcement d’un ordre économique reposant sur l’exploitation mercantile.