Thèse soutenue

Diffusion de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) au Burkina Faso : dynamiques territoriales, conflits d'acteurs et enjeux de préservation des ressources en eau : traductions contrastées dans les sous bassins de Ziga (Nakanbé) et de la vallée du Kou (Mouhoun)

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Auteur / Autrice : Yamba Siri
Direction : Catherine BaronMahamadou Zongo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 19/05/2021
Etablissement(s) : Toulouse 2 en cotutelle avec Université Joseph Ki-Zerbo (Ouagadougou, Burkina Faso)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'étude et de recherche sur l'économie, les politiques et les systèmes sociaux (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Géraldine Froger
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Baron, Mahamadou Zongo, Sylvie Clarimont, Mahaman Sanoussi Tidjani Alou, Boureima Ouedraogo, Olivier Petit
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Clarimont, Mahaman Sanoussi Tidjani Alou

Mots clés

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Résumé

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L’objectif principal de cette thèse est d’analyser les conflits liés à la traduction contrastée des principes du modèle voyageur de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) au Burkina Faso. Ce pays est présenté internationalement comme une « success story » en matière de mise en oeuvre des principes de GIRE en Afrique. Il a été le premier pays d’Afrique de l’Ouest à l’adopter avec le soutien d’une diversité d’acteurs, peu coordonnés, à travers leur coopération institutionnelle et des actions de solidarité internationale. Or, les réalités locales aux échelles de deux sous-bassins contrastés (sous bassin Ziga du Nakanbé et de la Vallée du Kou du Mouhoun) traduisent des « résistances » à certains principes de GIRE tels que pensés dans les pays où ils ont été conçus.Le modèle de GIRE a circulé à l’échelle internationale depuis les années 1970, la Conférence des Nations Unies de Mar del Plata (1977) constituant le point de départ. Ce modèle repose sur des principes élaborés lors de conférences internationales (Dublin et Rio, 1992) : l’eau est reconnue comme un bien économique ; la participation de l’ensemble des parties prenantes est préconisée, notamment celle des femmes ; et le bassin versant constitue l’échelle territoriale pertinente de gestion des ressources. Des acteurs globalisés tels que le Global Water Partnership (GWP) et les bailleurs ont diffusé ces principes à l’échelle internationale, les experts internationaux et agences de l’eau y contribuant à travers des coopérations institutionnelles (Petit et Baron, 2009). Bien que bon nombre d’auteurs aient montré les limites de ce modèle à travers des études de cas qui illustrent le décalage entre théorie et pratiques, évoquant un « concept nirvana » (Molle, 2008), la GIRE reste la norme, même dans le contexte des Objectifs du Développement Durable (ODD, 2015-2030).A partir d’une démarche s’inscrivant dans l’interdisciplinarité en mobilisant des grilles de la socio-anthropologie du développement et plus marginalement, à la science politique, l’analyse des données de terrain a montré que si, dans les discours de justification, l’efficacité des principes du modèle de GIRE pour assurer la préservation des ressources en eau est postulée, la déclinaison de ses règles aux échelles locales connait des contournements et des contestations. Ceux-ci se traduisent par des conflits d’acteurs, de représentations et d’usages dans les environnements caractérisés par la présence des règles pré-GIRE et des modes de gouvernance des ressources en eau encastrés dans des systèmes complexes hydro-sociaux-locaux. Ainsi, la thèse montre que la GIRE rencontre des obstacles aux échelles locales en raison de la non prise en compte de ces règles encastrées ce qui a un impact négatif sur les ressources en eau, en qualité et en quantité et traduit un relatif échec de la GIRE.