Thèse soutenue

“España en el corazón", travailler les mémoires transfrontalières de l'Espagne républicaine : acteurs, enjeux et processus (Sud-ouest français-Aragon)
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Auteur / Autrice : Anélie Prudor
Direction : Galia Valtchinova
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et historique
Date : Soutenance le 07/06/2021
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire Solidarités, sociétés, territoires (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Michonneau
Examinateurs / Examinatrices : Galia Valtchinova, Michèle Baussant, Marlène Albert-Llorca, Francisco Ferrándiz, Aitzpea Leizaola Egaña, Véronique Moulinié
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Michonneau, Michèle Baussant

Mots clés

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Résumé

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Les années 2000 ont été marquées par la création sur le territoire espagnol de nombreuses associations se revendiquant des mémoires des vaincus de la guerre d’Espagne. La thématique, désormais connue sous le nom de « recuperación de la memoria histórica », s’insère dans les débats politiques et investit les sphères citoyennes et intimes. En parallèle, en France, des descendants d’exilés de l’Espagne républicaine se rassemblent dans le but de commémorer et de sortir de l’oubli l’exil et/ou la participation aux combats de la Seconde Guerre mondiale. De ces initiatives multiples vont naître des rencontres entre les militants porteurs de différents pans de la mémoire d’un « pays perdu ». Suivant deux réseaux interassociatifs aux contours, aux projets et aux structurations distinctes, mais réunissant des activistes provenant notamment du Sud-ouest de la France et d’Aragon, cette thèse analyse les motivations, les objectifs ou les freins qui peuvent façonner les actions militantes dans cette volonté de commémorer ensemble. Au croisement d’une anthropologie politique et d’une anthropologie de la mémoire, cette recherche met au jour les acteurs, les espaces et les imaginaires qui concourent à la construction d’une mémoire (voulue) partagée. Le processus à l’œuvre mobilise un ensemble hétérogène d’événements historiques qui se sont déroulés de part et d’autre des Pyrénées et qui dépassent les épisodes les plus apparents (Seconde République, guerre, dictature, exil, Seconde Guerre mondiale) pour étendre la chronologie mémorialisée. Dans un jeu d’échelles assumé par les acteurs, entre local et transfrontalier, entre national (français ou espagnol) et international, il s’agit de saisir les outils, les supports et les références que manient les militants pour relever un défi historique et politique qui réunit passé, présent et futur. De la territorialisation des mémoires à leur déterritorialisation, un espace transfrontalier aux contours mouvants et dynamiques se dessine au sein duquel des acteurs pluriels évoluent et définisse une mémoire pour l'Espagne républicaine.