Thèse soutenue

Anna de Noailles et Gabriele d'Annunzio, splendeurs et misères du poète national

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Auteur / Autrice : Alexandre Giorgi d'Oriano
Direction : Yves-Michel Ergal
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 10/12/2021
Etablissement(s) : Strasbourg
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des Humanités (Strasbourg ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Configurations littéraires (Strasbourg)
Jury : Président / Présidente : Luc Fraisse
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Brunel, Sylvie Thorel-Cailleteau

Résumé

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Cette thèse est consacrée aux correspondances nombreuses existant entre Anna de Noailles (1876-1933) et Gabriele d’Annunzio (1863-1938), qui tous deux ont connu les splendeurs et les misères attachées à leur rôle de derniers poètes nationaux européens. Dans l’éloge funèbre d’Anna de Noailles prononcé par Anatole de Monzie, alors ministre de l’Instruction publique, le 5 mai 1933, une phrase se détachait du discours officiel : « (…) elle était notre d’Annunzio nationale ». Ce pan de l’histoire littéraire restant jusqu’aujourd’hui presque totalement ignoré, son examen s’est imposé à nous. Leur commune enfance de prodiges, les thèmes lyriques développés dans leur jeunesse, leur position durant la Grande Guerre, le statut national auquel ils ont accédé, leur lutte soutenue contre les mouvements littéraires modernes (surréalisme/futurisme), leur commune décadence et surtout leur rencontre et leur réciproque estime ont donc pu faire l’objet de comparaisons éclairantes. Survivants d’un romantisme hyperbolique, les deux poètes forment au XXe siècle une enclave anachronique : leur lyrisme exalté, mis au service d’ambitions désuètes, les voue successivement à la gloire et à l’oubli. Si les caricaturistes, auteurs de pastiches, marionnettistes ou chansonniers les confondaient volontiers, de leur vivant, dans une moquerie littéraire ou graphique, les critiques, naguère louangeurs, les noyèrent après leur mort dans une même vague de mépris. Au-delà de particularités strictement littéraires, leur condition d’écrivains-personnages et leur rôle de poètes de l’action unissent ces personnalités, dans ce moment de bascule que marqua la Première Guerre mondiale. Les dernières gesticulations de ces écrivains crépusculaires, au coeur des Années folles, finirent par s’immobiliser dans la cristallisation d’un monde que Proust tenta d’élucider.