Thèse soutenue

Une protéine effectrice de type IV de Legionella pneumophila supprime les activités des Argonautes humaines et favorise la pathogénie en macrophages

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Auteur / Autrice : Justine Toinon
Direction : Lionel Navarro
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie
Date : Soutenance le 30/09/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de biologie de l'École normale supérieure (Paris ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Patricia Doublet
Examinateurs / Examinatrices : Maria-Carla Saleh, Sarah Gallois-Montbrun, Clément Carré
Rapporteurs / Rapporteuses : Patricia Doublet, Sébastien Pfeffer

Résumé

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L'ARN interférence (ARNi) est un mécanisme ancestral de régulation génique dirigé par des petits ARN non codants, incluant les microARN (miARN). Les miARN sont présents chez un grand nombre d'organismes eucaryotes et ont été caractérisés dans divers processus biologiques. Au cours de la dernière décennie, les miARN des plantes et des mammifères sont apparus comme des régulateurs majeurs des interactions hôtes-bactéries pathogènes. En effet, ils contrôlent de multiples étapes des infections bactériennes. De manière intéressante, le phytopathogène Pseudomonas syringae sécrète des protéines effectrices de type III qui suppriment différentes étapes de la voie des miARN chez les plantes pour promouvoir la maladie. Cependant, nous ignorons encore si les bactéries pathogènes des mammifères auraient pu développer des stratégies analogues. Nous montrons ici que la protéine effectrice de type IV LegK1 produite par Legionella pneumophila supprime les activités des miARN en cellules humaines. Ceci nécessite à la fois son activité sérine/thréonine kinase ainsi qu’une plateforme de liaison aux Argonautes (Ago). Nous avons découvert que LegK1 n’interagissait pas seulement avec les protéines Ago1, Ago2 et Ago4 humaines, mais aussi avec d’autres composants du « miRNA-Induced Silencing Complex (miRISC) ». De plus, LegK1 favorise la croissance de L. pneumophila à la fois chez son hôte naturel, l’amibe et en macrophages humains. Enfin, nous démontrons que Ago4 humain est une cible génétique majeure de LegK1. Ces résultats démontrent qu'une bactérie pathogène de l'homme peut supprimer directement l'ARNi et promouvoir ainsi la pathogénie bactérienne.