Deux exemples d'exploitation des bactériophages pour vaincre Pseudomonas aeruginosa : étude de la protéine virale Gp92 et évaluation in vivo de l'efficacité d'un cocktail de bactériophages pour traiter la pneumonie chez les animaux immunodéprimés
Auteur / Autrice : | Mathieu de Jode |
Direction : | Laurent Debarbieux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Microbiologie |
Date : | Soutenance le 30/06/2021 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Pasteur (Paris). Bactériophage, bactérie, hôte (2020-....) |
Jury : | Président / Présidente : Guennadi Sezonov |
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Vallet, David Lebeaux | |
Rapporteur / Rapporteuse : Ina Attree-Delic, Yves Briers |
Mots clés
Résumé
Nous avons étudié des phages infectant Pseudomonas aeruginosa pour développer des stratégies antibactériennes. Nous avons d’abord étudié les mécanismes des stratégies virales détournant les fonctions bactériennes, et découvert que l’expression du gène phagique gp92 altère la morphologie bactérienne, la motilité et le protéome cellulaire, sans affecter la croissance. Gp92 altère également la réponse au stress membranaire médiée par AlgU, via son interaction avec MucA. Cette perturbation pourrait aider le phage à contrôler la lyse. Enfin, l'expression de gp92 augmente la sensibilité de P. aeruginosa aux antibiotiques, révélant ainsi une nouvelle cible thérapeutique. Puis, nous avons étudié l'efficacité de la phagothérapie chez des souris MyD88-/- immunodéprimées. Chez ces souris, la thérapie par monophage échoue suite à la croissance de bactéries résistantes aux phages. Pour limiter cette croissance, nous avons évalué deux phages reconnaissant différents récepteurs bactériens et leur combinaison. In vitro, les traitements monophages n'ont pas réussi à limiter la croissance des résistants tandis que la combinaison a réussi. En revanche, la combinaison n'a pas été associée à une efficacité plus élevée que les traitements monophages chez les souris MyD88-/-. Nos résultats suggèrent que les expériences in vitro ne permettent pas de prédire le succès de la phagothérapie in vivo.