L'Art préhispanique dans l'exposition. Des métafigurations à la théatralité des chefs-d'œuvre. Époque contemporaine
Auteur / Autrice : | Micaela Neveu |
Direction : | Daniel Lévine |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 17/12/2021 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire de l’art et archéologie (1992-.... ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherche sur l’Amérique préhispanique (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Nathalie Ginoux |
Examinateurs / Examinatrices : André Delpuech | |
Rapporteurs / Rapporteuses : François Mairesse, Laurent Olivier |
Mots clés
Résumé
Le champ magico-religieux de l’objet préhispanique constitue en sa nature primordiale l’expression d’une écriture du divin dans la forme, transcendant les concepts de l’art tels que les temps modernes les avaient transmis en Occident. Si sa plastique ne correspondait en rien à l’esthétique européenne dont l’essence innerva l’esprit en quête de la beauté platonicienne pour la contemplation, l’objet préhispanique s’élaborait comme la célébration du sacré dans l’hermétisme d’une Présence des dieux parmi les hommes, entre l’Invisible et le Sensible aux confins du Surnaturel. Or, ce fut la rhétorique de l’art occidental qui esquissa les nouveaux fondements de l’objet préhispanique en exil, à travers plusieurs métafigurations dont la symbolique engendra la projection d’un double spectral configuré dans le cabinet de curiosités de la Renaissance tardive et plus tard dans la mise en scène des musées modernes intégrant le quatrième contexte comme paradoxe expographique. L’exposition sous sa forme empirique ne cessa jamais d’instiguer l’objet du rite dans la voie des chefs-d’œuvre comme subversion à l’ordre traditionnel des cultures préhispaniques d’avant la Conquête. Ce fut au cours du XXème siècle que ce processus de transfiguration fut accompli par la scénographie des expositions préhispaniques prises dans les méandres du formalisme et de l’ère universaliste du musée vers l’abstractionnisme le plus strict. Entre conditionnement et idéologie, l’invention de l’art préhispanique n’avait-elle pas attribué une valeur absolue d’exposition à l’œuvre par un phénomène de suspension devenu irréversible ?