Thèse soutenue

Au corps des choses. Pour une philosophie des théâtres de marionnettes aux XXe et XXIe siècles : de l’objet à l’obscène

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Auteur / Autrice : Noémie Lorentz
Direction : Marianne Massin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 13/12/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris)
Jury : Président / Présidente : François-David Sebbah
Examinateurs / Examinatrices : Julie Sermon, Allen S. Weiss
Rapporteurs / Rapporteuses : Amos Fergombé, Frédéric Pouillaude

Résumé

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Les théâtres de marionnettes souffrent d’une réputation persistant à les cantonner au statut d’art “mineur”, puéril et infantile, enfant pauvre du théâtre d’acteurs. S’il a déjà été montré à quel point il s’agissait là d’une vision réductrice, ignorante du dynamisme artistique de formes théâtrales pleinement inscrites dans l’évolution contemporaine des arts, il reste un manque à combler par l’étude de la valeur proprement philosophique des théâtres de marionnettes. Car la diversité des figures spectaculaires données à voir sur leurs scènes oblige à repenser à nouveaux frais la question de l’objet, de sa place dans l’économie du monde matériel, ainsi que de son extension, par distinction avec la notion de chose. Notre thèse se propose dès lors d’interroger le désir de marionnettes, tant du point de vue de leur invention artistique et de leur réception esthétique, structurellement paradoxale, que de celui du désir humain qu’elles rendent manifeste, et qui peut s’analyser comme étant, à la fois formellement et thématiquement, obscène. En effet, les marionnettes touchent aux limites du représentable. Il apparaît que celles-ci possèdent une double puissance d’obscénité, qui s’actualise dans l’exhibition exorbitante et distanciée de leurs mécanismes de jeu (ob-scène) et qui les consacre à cet égard comme l’ultime expression matérielle de la transgression (obscène). En nous appuyant sur une phénoménologie de l’articulation des corps en présence, humains et non-humains, ainsi que sur une réévaluation du modèle mécaniste, nous mettons au jour, à partir des théâtres de marionnettes, une philosophie renouvelée de la corporéité contemporaine, non dualiste et non normative.