Thèse soutenue

Des catégories sous pression : le gérondif et le participe présent du latin tardif à l’ancien français

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jasper Vangaever
Direction : Anne CarlierMarleen Van PeteghemGiovanbattista Galdi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique
Date : Soutenance le 15/09/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université en cotutelle avec Universiteit Gent
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sens, texte, informatique, histoire (Paris)
Jury : Président / Présidente : Bernard Combettes
Examinateurs / Examinatrices : Paolo Greco, Hendrik De Smet
Rapporteurs / Rapporteuses : Céline Guillot-Barbance, Harm Pinkster

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse étudie empiriquement l’évolution du gérondif et du participe présent en latin tardif et examine sur la base de cette étude l’impact de leur fusion morphologique en ancien français sur leur distinction catégorielle. Les résultats confirment l’hypothèse standard de l’évolution du gérondif et du participe présent en latin tardif, mais seulement en partie : ils soutiennent une spécialisation du gérondif dans la syntaxe externe de l’adverbe, mais pas du participe présent dans celle de l’adjectif. Ainsi, le gérondif montre des signes de « converbalisation », alors que le participe présent ne subit pas de processus de « participialisation ». Comme le gérondif, le participe présent a une syntaxe externe principalement adverbiale, et ressemble ainsi plus à un converbe qu’à un participe (cf. Haspelmath 1995 : 4). Cette similitude fonctionnelle entre le gérondif et le participe présent en latin tardif fait que leur fusion morphologique en ancien français pose un problème majeur pour leur distinction catégorielle. Une proportion considérable des formes en -ant en ancien français (38%) est catégoriellement indéterminée, i.e. non catégorisable comme des gérondifs ou des participes présents – même en supposant que le gérondif et le participe présent n’empiètent pas sur la distribution de l’autre, ni dans le passage du latin tardif à l’ancien français, ni durant la période de l’ancien français. Ce constat amène à conclure que la fusion morphologique du gérondif et du participe présent en ancien français entraine la fusion de ces deux types de formes verbales aussi sur le plan catégoriel. L’étiquette proposée pour ce blend catégoriel est purement formelle : « forme en -ant ».