La Question politique dans les romans du XVIIe siècle
Auteur / Autrice : | Joséphine Gardon-Goujon |
Direction : | Delphine Denis |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue française |
Date : | Soutenance le 13/11/2021 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sens, texte, informatique, histoire (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Gabrielle Lallemand |
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Susini | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc Hersant, Frank Greiner |
Mots clés
Résumé
L’objet de cette thèse est d’étudier les modifications des modalités d’intégration de la question politique dans la fiction narrative en prose du XVIIe siècle. En effet, cette intégration est perçue comme problématique par les théoriciens du fait de la réputation de divertissement des romans et de la prééminence de la question amoureuse, à laquelle la politique est le plus souvent subordonnée. La question politique fournit des péripéties qui retardent d’autant le dénouement et l’union heureuse des héros, et offre un répertoire de personnages qui se modifie suivant l’actualité. La fiction se construit en effet à travers une série d’échanges et de tensions permis par les porosités avec cette actualité, entre lecture à clé et distance symbolique. Inversement, elle se fait laboratoire d’exploration politique, en inventant des possibles et en poussant jusqu’au bout des hypothèses ; elle offre de ce fait un pendant figuratif à la théorisation philosophique. Puisque les personnages interagissent, les tensions qui émergent de cette représentation de figures proches du pouvoir ou confrontées aux péripéties politiques se rejouent dans l’expression, invitant à une investigation poétique. L’expression politique dans les romans se situe à la frontière entre verve fictionnelle et tradition rhétorique et manifeste les tensions qu’apportent les passions et les illusions à l’heure du néo-tacitisme. Ces tensions, présentes à l’échelle des discours éloquents, des énoncés sentencieux mais aussi des figures et du vocabulaire, privilégient les formes d’expression binaires. L’intégration de la question politique dans l’intrigue et dans la langue permet donc un enrichissement syntaxique, structurel et lexical de la fiction.