Robert de Boron et l'écriture de l'histoire
Auteur / Autrice : | Henri Mièze |
Direction : | Dominique Boutet, Jean-René Valette |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études médiévales |
Date : | Soutenance le 15/12/2021 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Etudes et édition de textes médiévaux (Paris ; 2008-....) |
Jury : | Président / Présidente : Mireille Demaules |
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Mathey-Maille, Élisabeth Pinto-Mathieu | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Mireille Demaules, Damien de Carné |
Résumé
Entre le XIIe et le XIIIe siècle, la trilogie de Robert de Boron se distingue parmi les romans arthuriens comme l’écriture du passé breton du VIe siècle qui « christianise » le graal du Conte du Graal de Chrétien de Troyes en effectuant la récriture d’une matière historique, celle de la matière de Bretagne avec deux chroniques, l’Historia Regum Britanniae par Geoffroy de Monmouth et sa traduction en langue romane par Wace, le Brut, et celle de la matière biblique avec la Bible et des textes apocryphes, soit l’Histoire sainte. Dans notre recherche sur les liens de la trilogie avec l’écriture de l’Histoire, jamais entreprise auparavant, nous avons d’abord dégagé, dans une approche poétique et en synchronie de l’œuvre, les éléments essentiels de la fabrication de l’Histoire qu’elle réalise, en particulier, en y distinguant le fil directeur des thématiques du temps et de la vérité, caractéristiques d’une historiographie et dont la dynamique est assurée par le symbole du Graal, porteur du sens de l’Histoire. Puis, nous avons mis en rapport la trilogie avec ses sources et derrière elles, avec les deux traditions dont elles procèdent : respectivement, la tradition antique en héritage d’Hérodote et celle occupant la place centrale au Moyen Âge, provenant d’Eusèbe de Césarée, auteur au IVe siècle de l’Historia ecclesiastica. Nous avons pu mettre en lumière l’intrication de la forme et de la substance dans l’écriture de Robert où une conscience historique a pu revêtir une forme rhétorique faisant appel aux outils d’une narration d’inspiration monastique pour, au travers de l’inscription de la fiction du Graal dans une écriture de l’Histoire, en réaliser la « christianisation ».