Thèse soutenue

Entre l’épique et l’ordinaire : l’écriture politique de la ville dans la littérature contemporaine indienne de langue anglaise (Delhi, Mumbai, Kolkata)

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Auteur / Autrice : Marianne Hillion
Direction : Alexis Tadié
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 22/10/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université en cotutelle avec University of Warwick (Coventry, Royaume-Uni)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Voix anglophones : Littérature et esthétique (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Fiona Mc Cann
Examinateurs / Examinatrices : Upamanyu Pablo Mukherjee, Caitlin Vandertop
Rapporteurs / Rapporteuses : Vanessa Guignery, Ananya Jahanara Kabir

Résumé

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Si la ville a une place importante dans le roman indien de langue anglaise depuis les années 1980, la profusion de romans, essais et reportages littéraires urbains publiés depuis les années 2000 a engendré un renouvellement des formes et des motifs du discours littéraire sur la ville indienne. Au croisement de la littérature et des études urbaines, cette thèse situe ce phénomène littéraire dans le contexte de l’ouverture de l’Inde au capitalisme global dans les années 1990, qui a engendré l’expansion et la transformation accélérées des villes indiennes sous l’influence du modèle de la ville globale. A partir d’un corpus de dix textes fictionnels et non-fictionnels portant sur Delhi, Mumbai et Kolkata, j’étudie le développement d’un imaginaire urbain critique qui traduit, à travers deux modes esthétiques majeurs, l’expérience contradictoire de cette métamorphose urbaine et fissure les discours orientalistes ou nationalistes sur la ville indienne. Au sein des textes analysés s’entrecroisent ainsi un mode épique, qui défamiliarise la modernisation urbaine et amplifie la confrontation brutale de forces sociales globales à l’œuvre dans la ville, et un mode ordinaire, qui explore ce processus historique à l’échelle du quartier, à travers le prisme de la vie quotidienne, mettant en lumière une violence structurelle mais aussi des tactiques de réappropriation de l’espace urbain. Ces deux modes sont pensés comme deux facettes d’une écriture politique de la ville, fondée sur la forte conscience historique des auteurs, qui mettent au jour dans leurs textes les strates d’une histoire urbaine fragmentée que l’urbanisme contemporain s’emploie à effacer.