Des villes à l’épreuve du feu ? Autorités publiques, pompiers, policiers et gendarmes face à l’incendie au XIXe siècle
Auteur / Autrice : | Jacques Bury |
Direction : | Jean-Noël Luc, Pierre Karila-Cohen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 07/12/2021 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d'histoire du XIXe siècle (Paris ; 195.?-....) |
Université de codirection : Université Rennes 2 (1969-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Claude Yon |
Examinateurs / Examinatrices : Arnaud-Dominique Houte | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Judith Rainhorn, Stéphanie Sauget |
Mots clés
Résumé
L’incendie accidentel représente dans les villes un risque ancien, qui prend des formes et une intensité nouvelles au XIXe siècle sous le double effet de l’urbanisation et de l’industrialisation. Les nouveaux « régimes d’incendies urbains » se caractérisent par la coprésence de fortes vulnérabilités et d’aléas comportementaux qui rendent ce risque omniprésent et imprévisible. À ce titre, les incendies spectaculaires nourrissent des représentations iconographiques et littéraires marquées par une fascination pour le spectacle de la « belle horreur ». La lutte contre l’incendie relève alors, comme à l’époque moderne, de la « bonne police » de la cité, qui se traduit par une imbrication étroite des pouvoirs municipaux et centraux. Ces autorités publiques poursuivent le mouvement d’institutionnalisation des corps de gardes-pompes entamé sous l’Ancien Régime, en œuvrant à la création de compagnies de sapeurs-pompiers. Sur le terrain, les pratiques de lutte contre l’incendie se concentrent d’abord sur des espaces présentant des risques élevés (théâtres, ateliers, usines, halles, grands magasins), révélant l’ambition normative des autorités sur l’architecture et les comportements. Cet enjeu de sécurité publique se traduit par une lutte contre le temps qui aboutit à des innovations majeures en termes de prévention, de prévision et de matériel. La lutte contre le feu demeure néanmoins une pratique à haut risque, qui induit une représentation hautement valorisée des pompiers, culminant dans les hommages rendus aux « victimes du devoir ».