Thèse soutenue

Territorialités, reconnaissances et résistances silencieuses : dans l’ombre du parc national zimbabwéen de Hwange

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Auteur / Autrice : Zénaïde Dervieux
Direction : Marianne CohenChristine Raimond
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie politique, culturelle et historique
Date : Soutenance le 08/12/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Université de codirection : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (1971-....)
Laboratoire : Laboratoire Médiations, Sciences des lieux, sciences des liens (Paris ; 2020-....)
Jury : Président / Présidente : Estienne Rodary
Examinateurs / Examinatrices : Eric Garine, Dan Brockington
Rapporteurs / Rapporteuses : Nadia Belaïdi, Bénédicte Thibaud

Résumé

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Au Zimbabwe, les relations que les populations du district de Hwange entretiennent avec les espaces protégés ont principalement été décryptées en termes de conflits entre humains et faune sauvage à la fois par les organisations internationales, les pouvoirs publics et les universitaires. Cette lecture en occulte une autre, qui a trait à des conflits plus latents, relatifs à l’histoire du territoire et aux injustices spatiales dans un district en marge de l’État. Les habitants des zones communales, expulsés de leurs terres peu après le début de la colonisation à des fins de production agricole (fermes coloniales) et de conservation de la nature (création des espaces protégés, dont le parc national de Hwange, le plus vaste du pays), ont expérimenté des dépossessions répétées de leur territoire. Aujourd’hui, les injustices spatiales associées à la conservation de la nature demeurent prégnantes. Cette thèse interroge, à partir de matériaux ethno-géographiques, l’aconflictualité apparente des faits sociaux dans le district de Hwange en tenant compte des situations semi-autoritaires qui entourent les espaces vécus quotidiens. Elle instruit une hiérarchie du visible entre des conflits passés sous silence (occupation de terres, revendications d’accès aux espaces protégés et aux anciennes fermes coloniales) et ceux qui ne le sont pas (conflits humain-faune sauvage) ainsi qu’une réflexion sur la productivité du sentiment d’injustice à l’échelle microlocale. L’examen des formes d’agir conflictuelles mobilisant le registre du juste et de l’injuste révèle comment se formulent des négociations, des arrangements et des résistances silencieuses.