Thèse soutenue

L’héritage théologique de Joseph de Maistre dans les œuvres fictionnelles de Jules Barbey d’Aurevilly, Léon Bloy et Georges Bernanos. Le mal et la réversibilité

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Auteur / Autrice : Louise Durieux
Direction : Pierre Glaudes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 08/04/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Dominique Millet-Gérard
Examinateurs / Examinatrices : Richard Griffiths, Jean-Baptiste Amadieu
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Vallin, Fabienne Bercegol

Résumé

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Ce travail se propose d’évaluer l’héritage théologique de Joseph de Maistre aux XIXe et XXe siècles, à travers les œuvres fictionnelles de Jules Barbey d’Aurevilly, Léon Bloy et Georges Bernanos. La thématique du mal et de la réversibilité permet de saisir la pensée maistrienne dans son ensemble et les réalités spirituelles, historiques ou même politiques qu’elle recouvre. Ses idées, tout en nourrissant de multiples controverses, préparent le renouveau religieux du milieu du XIXe siècle. Nous avons d’abord développé, dans une visée généalogique, les origines, l’élaboration et la diffusion de la conception maistrienne du mal et de la réversibilité. Ces sources composites révèlent la richesse d’une doctrine qui appartient à la tradition théologique, tout en s’en distinguant. On s’attachera aussi aux influences intermédiaires — véhicules de l’œuvre de Maistre ou sources parallèles — qui ont diffusé ou transformé sa pensée, et qu’ont lues et discutées Barbey, Bloy et Bernanos. Elles permettront d’interroger l’héritage maistrien dans une perspective critique et de déceler ce que chaque œuvre comporte d’unique : la place accordée à l’expiation dans l’œuvre aurevillienne, la valeur absolue de la douleur dans celle de Bloy, partagée entre les impératifs de la justice et la gratuité de la miséricorde divine, que Bernanos tend à réconcilier. Les fictions permettent une analyse féconde du mal et de la réversibilité, car elles transposent une doctrine plurielle, philosophique et mystique. L’organisation narrative participe de la visée apologétique. La réversibilité est visible à travers le système des personnages, mais le dispositif herméneutique varie et demande une activité d’exégèse propre à chaque auteur.