Le récit de soi comme creuset des identités culturelles dans la littérature afropéenne contemporaine

Self-narrative as a melting pot of cultural identities in the contemporary Afropean literature

• Auteur / Autrice : Gabrielle Bonnet
• Direction : Véronique Gély
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Littérature comparée
• Date : Soutenance le 26/11/2021
• Etablissement(s) : Sorbonne université en cotutelle avec Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universität (Bonn, Allemagne), Università degli Studi di Firenze
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
• Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherche en littérature comparée (Paris ; 1981-....)
• Jury : Président / Présidente : Romuald Fonkoua
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Michela Landi, Christian Moser
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Véronique Porra, Crystel Pinçonnat

Mots clés

Mots clés contrôlés

Hétérolinguisme

Bilinguisme et littérature

Conscience historique

Errance

Dans la littérature

Identité collective

Europe

Écrivains africains

Mots clés libres

Récit de soi

Identité

Littérature afropéenne

Postcolonial

Créolisation

Hétérolinguisme

Intermédialité

Self-narrative

Identity

Afropean literature

Postcolonial

Creolization

Heterolingualism

Intermediality

Résumé

La question de la construction de l’identité culturelle est envisagée ici à partir d’œuvres de la littérature afropéenne contemporaine, écrites en langues française, allemande, italienne et anglaise et publiées en Europe. La tension entre plusieurs cultures apparaît d’emblée comme un élément problématique majeur dans la construction de l’identité personnelle et sociale, notamment dans les œuvres de notre corpus, qui rassemble des auteurs nés en Afrique ou en Europe et ayant longtemps vécu sur le Vieux Continent. Les personnages de ces récits de fiction hésitent entre deux mondes, deux cultures, parfois entre plusieurs langues, à l’instar des romanciers eux-mêmes, qui n’écrivent pas toujours dans leur langue maternelle. L’écriture apparaît alors comme un moyen d’exposer et d’analyser cette situation qui n’est pas toujours synonyme de mal-être et d’angoisse mais permet parfois une prise de distance, un entremêlement positif des cultures, des traditions, des voix, des sons. Le récit de soi se révèle alors en tant que support et moyen d’expression d’un processus de créolisation linguistique et culturel porteur d’un renouveau identitaire et esthétique. Dans le cadre de ces romans-monde, l’écriture de soi relève d’une stratégie identitaire qui est, pour les auteurs, le vecteur de la construction d’une identité viable et représentative de leurs appartenances culturelles multiples. Le récit de soi fonctionne ainsi comme un outil et un témoignage de la démarche des auteurs, ces derniers cherchant à se forger une identité cohérente bien que mouvante, qui permette de faire tenir ensemble les éléments faisant sens pour eux au sein de ces cultures mises en contact.

The question of the construction of cultural identity is considered here on the basis of works of contemporary Afropean literature, written in French, German, Italian and English and published in Europe. The tension between several cultures appears from the outset as a major problematic element in the construction of personal and social identity, particularly in the works of our corpus, which brings together authors born in Africa or in Europe and having lived for a long time on the Old Continent. The characters of these fictional narratives hesitate between two worlds, two cultures, sometimes between several languages, like the authors themselves, who do not always write in their mother tongue. The act of writing then appears to be a means of exposing and analysing this situation, which is not always synonymous with unease and anxiety, but sometimes allows for distance, for a positive intermingling of cultures, traditions, voices and sounds. The self-narrative is then revealed as a support and means of expression of a process of linguistic and cultural creolization that brings about a renewal on the level of identity and aesthetics. Writing about oneself appears as a support and means of expression of a process of linguistic and cultural creolization that brings about a renewal of identity and aesthetics. In the context of these world novels (romans-monde), the self-narrative appears to be part of an identity strategy which, for the authors, is the vector for the construction of a viable identity representative of their multiple cultural belongings. The self-narrative thus functions as a tool and a testimony to the authors’ approach, as they seek to forge a coherent, though moving, identity that allows them to hold together the elements that make sense to them within these cultures brought into contact.