Thèse soutenue

La catharsis par la parole dans l’œuvre de Valère Novarina
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Auteur / Autrice : Inhye Hong
Direction : Michel Murat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 23/09/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Renaud Bret-Vitoz
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Brun, Marion Chénetier
Rapporteurs / Rapporteuses : Marco Baschera, Mireille Losco-Lena

Résumé

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La catharsis, effet salutaire du théâtre sur le spectateur, a longtemps été considérée comme une vertu à la fois esthétique et émotionnelle propre à la tragédie aristotélicienne. Cependant, on constate que le théâtre moderne et contemporain, qui tourne le dos à la poétique théorisée par Aristote, ne cesse d’offrir le « soulagement mêlé de plaisir » à ses spectateurs. Cette étude examine la possibilité de réconciliation entre la notion antique et l’expérience théâtrale des spectateurs de nos jours, dans le but d’expliquer le « sentiment inconnu » curieusement joyeux, ressenti par des spectateurs de l’œuvre de Valère Novarina, sous l’angle de la catharsis anthropologique par la parole. Dans un premier temps, nous définissons la dramaturgie novarinienne qui, en remplaçant le drame humain par le drame de la parole, renverse les conditions traditionnelles de l’expérience théâtrale. Ensuite, guidés par le fait que la catharsis des passions relève d’une métaphore employée par Aristote, nous établissons un modèle de catharsis propre au logodrame, dont le ressort cathartique est la parole, en gardant le schéma analogique. La catharsis temporelle qui, en nous invitant à nous promener dans la « cathédrale » temporelle, nous délivre du temps raconté, fini et plat, ainsi que la catharsis comique qui, en nous permettant de renouveler notre rapport avec la langue, nous sauve de l’emprise de la langue « fasciste », sont ici prises en compte. Il s’agit de démontrer que chez Novarina, la parole exerce une opération thérapeutique sur notre langue, cette matière spirituelle de l’homme.