Thèse soutenue

Connaissance de soi et réflexion pratique : les réappropriations analytiques de la pensée de Sartre et leurs limites

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Auteur / Autrice : Samuel Webb
Direction : Claude Romano
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 19/03/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-Baptiste Rauzy
Examinateurs / Examinatrices : Richard Moran
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Cabestan, Charles E. Larmore

Résumé

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Comment se connaît-on soi-même ? En quoi est-ce différent que de connaître autrui ? En ce qui concerne nos « états d’esprit » comme la croyance, le désir, ou l’émotion, il peut sembler que la connaissance de soi jouisse d’un privilège : elle serait plus directe et plus sûre que la connaissance d’autrui. Je sais mieux ce que je pense ou ressens parce que j’ai un accès immédiat à mon esprit. Quand cette idée est remise en cause, comme c’est le cas dans la philosophie analytique anglo-saxonne, c’est généralement parce que l’on considère qu’un tel accès est illusoire. Deux philosophes américains, Richard Moran et Charles Larmore, ont chacun développé une autre approche, inspirée de Sartre. Ils soutiennent que l’accès privilégié ne rend tout simplement pas compte de notre rapport singulier à notre propre esprit. Ces auteurs développent la thèse sartrienne selon laquelle, en plus de se connaître par une « réflexion théorique » (un retour sur soi objectivant), on est aussi capable d’une réflexion pratique. On peut répondre de façon pratique à la question de savoir ce qu’on pense, en se décidant et en s’engageant, plutôt qu’en s’observant et en s’interprétant soi-même. Quel est le rapport entre ces deux types de réflexion sur soi ? Que faire lorsqu’elles entrent en conflit ? Dans cette thèse, j’explore la réponse de Sartre à ces questions ainsi que la manière dont Moran et Larmore se réapproprient chacun sa pensée. Je montre l’apport de ces approches, puis certaines de leurs limites, et propose de surmonter ces dernières en adoptant d’autres éléments de l’approche sartrienne, notamment la réflexion phénoménologique et l’analyse des relations dialogiques.