Thèse soutenue

Construire notre éternité ? : pourquoi laisser des traces numériques ?

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jacques Henno
Direction : Christian Le Moënne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 27/01/2021
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pôle de Recherche Francophonies- Interculturel- Communication- Sociolinguistique / PREFICS EA 7469
Jury : Président / Présidente : Elizabeth Gardère
Examinateurs / Examinatrices : Anne-France de Saint Laurent-Kogan, Sidonie Gallot
Rapporteurs / Rapporteuses : Elizabeth Gardère, David Douyère

Résumé

FR  |  
EN

Pourquoi les utilisateurs du numérique laissent-ils des traces alors qu’ils savent que ces informations peuvent-être utilisées pour évaluer et d'influencer leurs comportements ? D’un point de vue théorique, nous avons considéré les traces comme des instruments transitionnels, porteurs de ce que le sujet y projette mais aussi des schèmes qu’il mobilise. Après avoir questionné les concepts de trace et de double, nous sommes parvenus à une triple conclusion. Tout d’abord, les traces possèdent plusieurs caractéristiques du sacré : ainsi, l’utilisation des traces qui peut être faite à des fins oraculaires relève du sacré ; ensuite la trace numérique peut être perçue comme un contrat de conservation entre un internaute et une ou plusieurs plateformes de publication : certaines plateformes Internet, jouent désormais sur ce registre de conservation et le mettent en avant dans leur communication avec leurs abonnés ; enfin, le double n'existe pas, mais nous fait ressentir ce qui n’est pas. Nous avons donc émis l’hypothèse qu’un certain nombre d’internautes, de façon plus ou moins consciente, semblent s'inscrire dans une présence sur le Web pour viser une certaine dimension de permanence, y compris au-delà de leur propre existence. Pour valider cette hypothèse, nous avons interviewé des utilisateurs d’un réseau social numérique (RSN). Ces entretiens montrent que ce RSN est perçu comme un outil permettant de gérer les "distances", y compris notre distance à la mort. Notre hypothèse nous semblant confirmée, nous nous sommes demandé si la promesse d’éternité que formulent certains RSN pouvait constituer une des raisons de commettre un acte radical