L'Ordre et la morale. Crimes et délits dans la presse de l'Aube sous le Second Empire (1851-1870)
Auteur / Autrice : | Pierre Bufacchi |
Direction : | Frédéric Gugelot, Jean-Claude Caron |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisation |
Date : | Soutenance le 27/11/2021 |
Etablissement(s) : | Reims |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Reims ; 2012-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude et de recherche en histoire culturelle (Reims, Marne) |
Jury : | Président / Présidente : Anne-Claude Ambroise-Rendu |
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Gugelot, Jean-Claude Caron, Carole Christen, Philippe Darriulat, Bertrand Goujon | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Carole Christen, Philippe Darriulat |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Suite au coup d’État de 1851, le gouvernement de Louis-Napoléon Bonaparte restreint la liberté de la presse par le système des avertissements. La presse auboise, en pratique muselée, voire présentant des intérêts convergeant avec ceux du régime, s’accommode pour un temps de cette situation. Le discours médiatique des trois périodiques étudiés relatif aux déviances, en particulier délinquantes et criminelles, illustre d’abord l’entre-soi de ceux qui les animent et qui appartiennent avant tout à la notabilité locale. Le cheminement médiatique, de la source à la publication, montre les déformations de l’information et en quoi le phénomène criminel perçu par le lecteur n’est autre qu’un récit modelé aux prismes de la justice et de la presse. Des acteurs stéréotypés, de l’accusé à la victime, servent d’exemples aux rédacteurs pour bâtir un discours sécuritaire et pédagogique, au contenu protéiforme et parfois contradictoire, visant à préserver l’ordre et la morale chers à une bourgeoisie provinciale qui se fait journaliste pour étendre son influence sur la société locale. La presse déploie alors un discours de conquête d’un lectorat qu’elle souhaite élargir et éduquer, en refusant le bouleversement social tout en prônant l’évolution de mentalités rurales vues comme archaïques. L’objectif de ce travail est de mettre en lumière la maturation de pratiques qui aboutiront à la profession de journaliste, composant avec l’autorité préfectorale, la justice, les élites locales, dans un processus de conservation sociale et morale, dont le résultat est une conscientisation professionnelle consacrée nationalement dans le tonnerre médiatique de l’affaire Troppmann.