Le théâtre communiste international de 1917 à 1929
Auteur / Autrice : | Haramila Jolly-Boufenghour |
Direction : | Philippe Buton |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisation (sections CNU 21 et 22) |
Date : | Soutenance le 06/12/2021 |
Etablissement(s) : | Reims |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Reims ; 2012-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude et de recherche en histoire culturelle (Reims, Marne) |
Jury : | Président / Présidente : Michel Hastings |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Buton, Sophie Cœuré, Emmanuelle Loyer, Sabine Dullin, Yves Santamaria | |
Rapporteur / Rapporteuse : Sophie Cœuré, Emmanuelle Loyer |
Mots clés
Résumé
Le théâtre communiste fut théorisé, écrit, mis en scène, interprété et/ou produit par des acteurs (au sens sociologique du terme) affiliés au Komintern (ou Internationale communiste, ou Troisième Internationale), à des organisations auxiliaires (ou de masse) et/ou à certaines de leurs sections nationales (partis communistes). Le théâtre communiste a communément été appelé théâtre « prolétarien », « ouvrier », « révolutionnaire » ou encore « théâtre d’agitprop », les acteurs de ce théâtre préférant masquer leurs liens avec le parti communiste et le Komintern.Pour les communistes, le prolétariat fut privé durant des siècles d’une représentation théâtrale. « Classe objet » (Bourdieu), il ne parlait pas : il était « parlé ». Les scènes « bourgeoises » en Europe, « nobles » en Russie tsariste, ignoraient cette classe. Non que le peuple (paysans, ouvriers) ne fût représenté dans les pièces de théâtre, mais pas en tant qu’acteur politique. Le « peuple » n’était pas le « prolétariat » c’est-à-dire une classe sociale consciente de son exploitation et aspirant à y mettre fin par la révolution.De 1917 à 1929, les artistes communistes eurent à cœur de donner aux prolétaires les moyens non seulement d’être représentés mais également d’être les auteurs, les metteurs en scène, les acteurs et/ou les récepteurs de leur représentation. Ils créèrent pour ce faire une organisation auxiliaire du Komintern, une Internationale théâtrale communiste : la ''Société du Théâtre ouvrier international''. Le théâtre communiste se diffusa à l’échelle internationale, de la Russie vers les périphéries du Komintern. Cependant, Lénine comme Staline ne voyaient en le prolétariat qu’une « classe prétexte », servant de faire-valoir pour leur politique autoritaire et le prolétariat, représenté comme une classe victorieuse dans un paradis soviétique, se trouva de nouveau « parlé », les pièces de théâtre donnant désormais l’illusion qu’il était au cœur de la représentation.