Thèse de doctorat en Langues et civilisations étrangères
Sous la direction de Sylvie Mikowski.
Soutenue le 03-07-2021
à Reims , dans le cadre de Ecole doctorale Sciences de l'homme et de la société (Reims, Marne) , en partenariat avec (CIRLEP) Centre Interdisciplinaire de Recherches sur les Langues Et la Pensée (laboratoire) .
Le président du jury était Christophe Gillissen.
Le jury était composé de Sylvie Mikowski, Karin Fischer, Fabrice Mourlon, Joana Etchart.
Les rapporteurs étaient Karin Fischer, Fabrice Mourlon.
Plus de vingt ans après la signature des Accords de paix pour l’Irlande du Nord, le clivage entre les communautés religieuses et ethniques, protestants unionistes, qui se veulent britanniques d’un côté, catholiques nationalistes qui se déclarent irlandais de l’autre, persiste, comme l’ont rappelé de nombreux épisodes de violences sporadiques ces dernières années, et surtout les questionnements engendrés par le Brexit.Ce clivage persistant, présent dans tous les aspects de la vie civile, sociale, politique et culturelle de la Province, se manifeste également dans le système éducatif nord-irlandais, qui propose aux parents des écoles mono-confessionnelles, respectant les traditions de chaque obédience. La ségrégation du système éducatif traduit le malaise subsistant entre les deux groupes ethno-religieux. Comme le rappelle Norman Richardson, professeur à l’Université Stranmillis de Belfast, en Irlande du Nord plus qu’ailleurs, les écoles devraient pourtant être des espaces d’échanges construits entre les murs qui séparent les communautés. Le but de cette thèse est de comprendre les enjeux et limites de deux initiatives qui sont venues, depuis les années 1980, mettre en cause la polarisation du système éducatif : l’école intégrée d’une part et l’école partagée d’autre part. Ces deux systèmes, en opposition aux écoles mono confessionnelles, proposent la mixité religieuse dans leur organisation. Cependant, les deux modèles évoluent en parallèle, introduisant une possible nouvelle dichotomie au sein d’une société toujours fracturée. En quoi ces deux systèmes peuvent-ils favoriser le processus de réconciliation, et à quels obstacles et limites chacun d’entre eux se heurte-t-il ? En quoi ces obstacles sont-ils le reflet des blocages persistant dans la société nord-irlandaise ? Telles sont les questions auxquelles cette étude tente de répondre.
The place of the education system in public policies for reconciliation in Northern Ireland, 1998-2018.
More than twenty years after the signing of The Northern Ireland Peace Agreement, the fracture between the religious and ethnic communities is still relevant. Unionist Protestants, on the one hand, want to remain British, and nationalist Catholics, on the other hand, declare themselves to be Irish. Numerous episodes of sporadic violence have highlighted this Northern Irish fracture over the last few years. Above all, the questions raised by Brexit have increased that violence.This lasting divide is present in all aspects of the civil, social, political and cultural life of the Province, but is also manifested in the Northern Irish education system. Parents can choose mono-confessional schools for their children, respecting the traditions of each faith. The segregation of the education system reflects the continuing discontent between the two ethno-religious groups. Norman Richardson, who is professor at Stranmillis University in Belfast, reminds us that in Northern Ireland, more than anywhere else, schools should be spaces of exchange built between the peacewalls that separate the communities.The aim of this thesis is to understand the issues and limits of two initiatives that have challenged the polarisation of the education system since the 1980s: the integrated schools on the one hand and the shared schools on the other. These two systems, in opposition to mono-denominational schools, propose religious mixing in their organisation. However, the two models are evolving in parallel, introducing a possible new dichotomy in a still fractured society. How can these two systems support the process of reconciliation, and what obstacles and limitations do each of them face? How do these obstacles reflect the persistent blockages in Northern Irish society? These are the questions this study seeks to answer.
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