Thèse soutenue

Épidémiologie génétique et estimation du risque de maladie (pénétrance) des amyloses héréditaires à transthyrétine

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Auteur / Autrice : Farida Gorram
Direction : Violaine Planté-Bordeneuve
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie cellulaire et moléculaire
Date : Soutenance le 22/09/2021
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Sciences de la Vie et de la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Mondor de Recherche Biomédicale (Créteil) - Institut Mondor de Recherche Biomédicale / IMRB
Equipe de recherche : Equipe 10 Biologie du systeme neuromusculaire
Jury : Président / Présidente : Philippe Le Corvoisier
Examinateurs / Examinatrices : Violaine Planté-Bordeneuve, Magali Colombat, Aurélien Latouche, Antoine De Pauw
Rapporteurs / Rapporteuses : Magali Colombat, Aurélien Latouche

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’amylose héréditaire à transthyrétine (ATTRv) est une maladie génétique rare progressive et d’évolution fatale, transmise sur un mode autosomique dominant. Les lésions organiques sont induites par des dépôts tissulaires de fibrilles amyloïdes, consécutifs à une mutation dans le gène de la transthyrétine (TTR). Plus de 95 % de la TTR est synthétisée par le foie. Cette affection est caractérisée par une répartition géographique particulière, par d’importantes variations phéno-génotypiques entre les populations, avec différences d’âge de début des symptômes en particulier pour la mutation TTRVal30Met (V30M), la plus fréquente en Europe. Les facteurs génétiques et/ou environnementaux qui les sous-tendent restent inconnus. Récemment, deux thérapies de silençage génique ont été développées (ARN interférent et Oligonucléotide antisens) ciblant les hépatocytes pour supprimer l’ARNm de la TTR. Pour une plus grande efficacité, l’administration de ces traitements doit intervenir dès les premiers symptômes. L’objectif de ce travail a été d'améliorer nos connaissances des caractéristiques génétiques, notamment l’estimation du risque de la maladie (pénétrance) dans une large cohorte de 342 familles ATTRv. Ce travail a été réalisé dans notre centre expert ATTRv (Hôpital Universitaire Henri Mondor) en collaboration avec cinq centres experts internationaux : Espagne (Majorque-Hôpital Universitaire de Son Llàtzer), Brésil (Université fédérale de Rio de Janeiro), Italie (Sicile-Hôpital AOU Policlinico), Suède (Hôpital Universitaire d’Umea) et Turquie (Hôpital Universitaire d’Istanbul). Cette cohorte reflète la situation phéno-génotypique hétérogène de l'amylose ATTRv observée en Europe.La méthode utilisée a été développée récemment pour l’estimation du risque de maladie de transmission autosomique. Il s’agit d’une approche statistique robuste non-paramétrique qui a l’avantage, de prendre en compte le recensement des familles et différentes covariables susceptible d’influencer le risque. De plus, nous avons créé une extension de la méthode pour étudier les familles avec des individus homozygotes et le sexe du parent transmetteur.Premièrement, nous avons testé cette approche sur les variants TTR fréquemment observés en France. Les résultats montrent une pénétrance incomplète pour les variants analysés et une différence significative de risque entre les mutations. Nous avons ensuite étudié une population plus large en incluant des familles ATTRV30M et ATTR non-V30M d’origines diverses (France, Espagne, Italie, Portugal, Suède). Des profils de risques très différents ont été observés entre les 7 mutations TTR testées et nous avons précisé pour chaque variant, les intervalles d'âge où le risque d’être malade apparait.Dans les familles ATTRV30M, le risque était significativement différent selon l’origine géographique et le sexe du parent transmetteur, plus important en cas de transmission maternelle.Enfin, nous avons étudié plus particulièrement les familles suédoises ATTRV30M, recensées de manière exhaustive. Le nord de la Suède est un foyer important en raison de la prévalence élevée de la mutation TTRV30M. Dans cette population, nous avons démontré l’existence d’une anticipation d’âge de début, plus importante dans les paires mère-fils. Nous avons confirmé que la pénétrance était moindre, avec cependant une majoration du risque en cas de transmission maternelle. Le risque était similaire entre les individus homozygotes et hétérozygotes ATTRV30M suédois.L’ensemble de ces travaux a permis de préciser les risques de la maladie et de caractériser chez les individus TTRV30M des facteurs modificateurs de l’âge de début, tel le sexe du parent transmetteur. Ces données sont importantes pour orienter le conseil génétique et la prise en charge des porteurs asymptomatiques.