Thèse soutenue

Épidémiologie des erreurs médicamenteuses : étude de la prévalence et des déterminants : prévention et recherche en soins infirmiers

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Auteur / Autrice : Christine Azar
Direction : Patrick MaisonNadine Saleh
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique - épidémiologie
Date : Soutenance le 14/12/2021
Etablissement(s) : Paris Est en cotutelle avec Université Libanaise
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Epidemiology in dermatology and evaluation of therapeutics (Créteil) - Epidemiology in Dermatology and Evaluation in Therapeutics / EpiDermE
établissement opérateur d'inscription : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....)
Jury : Président / Présidente : Pascale Salameh
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Maison, Nadine Saleh, Jean-Luc Cracowski, Mary Deeb, Khalil El Asmar
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Luc Cracowski, Mary Deeb

Résumé

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Les erreurs médicamenteuses représentent un défi mondial de santé publique lancé par l’Organisation Mondiale de la Santé en 2017. Ces erreurs peuvent survenir tout au long du processus médicamenteux mais le plus souvent au stade de l’administration, tant en milieu hospitalier que communautaire. Les erreurs médicamenteuses impliquent différents acteurs tels que les patients et les professionnels de santé, notamment le personnel infirmier. L’impact de ces erreurs est plus important pour les populations fragiles comme les enfants et les personnes âgées. En réponse à ce défi, il est important de quantifier les erreurs médicamenteuses et d’investiguer les sources d’hétérogénéité dans leurs taux, ainsi que d’identifier les déterminants de ces erreurs dans les populations à risque. En réalisant une revue systématique de la littérature et une méta-analyse, nous avons estimé la prévalence des erreurs d’administration chez les adultes hospitalisés, tout en explorant et maitrisant l’hétérogénéité. La prévalence moyenne d’au moins une erreur d’administration atteignait 26% avec maitrise d’hétérogénéité. La principale source d’hétérogénéité des taux poolés de cette méta-analyse était liée aux méthodes de calcul, spécifiquement le dénominateur. La standardisation de ces méthodes est donc une nécessité. La deuxième et la troisième études rétrospectives se basaient sur une analyse des déclarations des erreurs médicamenteuses au Guichet Français entre 2013 et 2017. Tout âge et dans milieux de soins confondus, les erreurs les plus fréquemment déclarées concernaient le stade d’administration. Au travers des analyses multivariées, nous avons identifié les déterminants des erreurs dans les populations pédiatrique et gériatrique par comparaison aux adultes. Dans les deux milieux hospitalier et communautaire, les antibactériens à usage systémique (Odds Ratio ajusté, ORa=2.54; Intervalle de Confiance 95%, IC95% : 1.57-4.11 et ORa=2.08 ; IC95% : 1.46-2.96, respectivement), et le type d’erreur de dose (ORa=2.51 ; IC95% : 1.71-3.68 et ORa=1.33 ; IC95% : 1.04-1.70, respectivement) étaient plus susceptibles d’être associés aux erreurs déclarées chez la population pédiatrique par comparaison aux adultes. D’autre part, dans ces deux milieux, les agents antithrombotiques (ORa=2.63 ; IC95% : 1.66-4.16 et ORa=4.46 ; IC95% : 2.70-7.37, respectivement) étaient plus susceptibles d’être associés aux erreurs médicamenteuses, ainsi qu’aux erreurs avec effet indésirable grave chez la population gériatrique par comparaison aux adultes. Les erreurs médicamenteuses représentent un risque majeur pour les patients et particulièrement les populations pédiatrique et gériatrique. Des stratégies de prévention ciblée sont nécessaires.