Romans noirs et récits apocalyptiques : Le monde en proie au chaos politique et social
Auteur / Autrice : | Franck Juguet |
Direction : | Frédéric Monneyron, Denis Fleurdorge |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Soutenance le 14/10/2021 |
Etablissement(s) : | Perpignan |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale INTER-MED (Perpignan ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche sur les Sociétés et Environnements en Méditerranées (Perpignan) |
Jury : | Président / Présidente : Anne-Marie Mamontoff |
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Marie Mamontoff, Élisabeth Rallo Ditche, Vincenzo Susca |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
À l’ère du numérique et de la gouvernance mondiale, une question se pose : « Que peut la littérature pour le monde d’aujourd’hui ? ». À en juger par le discours critique contemporain, il semblerait qu’une alliance se soit construite entre la littérature, la philosophie, l’anthropologie et les sciences politiques. Nous vivons dans des sociétés qui, à tout moment, peuvent perdre leur équilibre. Lorsqu’en 1961 paraît Mensonge romantique et vérité romanesque, c’est toute la théorie de la littérature qui sort de ses carcans habituels (le style, les influences, les thèmes). René Girard affirme avec une clarté magistrale que les grands romans de notre culture, de Don Quichotte à Madame Bovary en passant par Le Rouge et le Noir, recèlent une vérité fondamentale sur la nature mimétique du désir. Un regard nouveau est porté sur les œuvres littéraires, un regard anthropologique qui se demande ce que la littérature révèle du phénomène humain. Il s’agit de replonger l’œuvre, qui se présente comme un ensemble clos avec son principe d’organisation interne, au cœur du monde humain avec ses gestes, ses rapports intersubjectifs et ses émotions dont elle n’est pas séparable. La littérature permet de surmonter un déficit de représentation de l’avenir qui semble être la marque de notre présent. La force de la mise en récit est qu’elle permet de rendre intelligible une série d’enchaînements, de liens de cause à effet en neutralisant les formes hypothétiques. Qui n’a jamais réfléchi à l’ascension du populisme devant un épisode de Game of Thrones ou de House of Cards ? Quant au succès planétaire de La Casa de papel, ne reflète-t-il pas la montée de la pensée « antisystème » dans nos démocraties ? Franck Underwood, c’est un peu Richard III au Capitole : « La démocratie est tellement surévaluée ».