Analyse combinée physique et économique des systèmes d'énergie des habitations
Auteur / Autrice : | Timothé Gronier |
Direction : | Erwin Franquet, Stéphane Gibout |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Génie énergétique |
Date : | Soutenance le 02/12/2021 |
Etablissement(s) : | Pau |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences exactes et leurs applications (Pau, Pyrénées Atlantiques ; 1995-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de thermique, énergétique et procédés (LATEP) - Laboratoire de Génie Thermique Énergétique et Procédés (EA1932) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Erwin Franquet, Stéphane Gibout, Bruno Lacarrière, Sylvain Quoilin |
Rapporteur / Rapporteuse : Bruno Lacarrière, Sylvain Quoilin |
Mots clés
Résumé
La transition énergétique, c’est-à-dire le passage d’un mix énergétique basé sur les énergies fossiles à un mix basé sur les énergies renouvelables, est largement acceptée comme une nécessité imposée par les objectifs mondiaux de lutte contre le réchauffement climatique. Malheureusement, cette transition ne se fait pas sans heurts. Si l’on se restreint à des considérations purement techniques, les sources d’énergie pressenties comme les piliers des futurs mix énergétiques, le solaire et le vent, sont intermittentes et non contrôlables. De plus, les zones les plus productives ne sont pas nécessairement celles où l’on consomme le plus. Les principales solutions envisagées pour corriger ce double décalage, spatial et temporel, sont respectivement la rénovation du réseau électrique et le développement du stockage. Il s’agit de solutions coûteuses.Le travail réalisé dans cette thèse se concentre sur une autre approche, complémentaire, le Demand-Side Management (DSM). Ce dernier est un paradigme dans lequel le gestionnaire de réseau d’énergie peut,dans une certaine mesure, adapter la consommation aux contraintes de production. Le principe n’est pas neuf, les tarifs heures pleines/heures creuses faisant pleinement partie du DSM. Plus précisément, notre recherche a porté en premier sur le développement d’un logiciel capable de gérer en temps réel des réseaux d’énergie en s’appuyant sur du Direct-Load Control (DLC), c’est-à-dire en pilotant directement certains équipements domestiques. L’objectif principal est de se servir de la flexibilité offerte par le DLC pour améliorer l’utilisation locale des énergies renouvelables et ainsi de limiter les besoins en stockage ou les appels au réseau. Une telle méthode soulève de nombreuses questions hors du champ physique. En effet,on s’intéresse ici également aux aspect économiques du problème, non seulement via une approche techno-économique classique, mais aussi via une collaboration avec le laboratoire d’Économie de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Au travers de ces interactions, nous nous sommes basés sur une approche contractuelle, où différents contrats sont proposés aux consommateurs (avec ou sans DLC) et nous avons conçu un ensemble de règles adaptées. On s’intéresse en particulier aux questions suivantes : quelles compensations financières pour les consommateurs ? quel modèle économique pour le gestionnaire du réseau ? L’approche repose sur trois piliers fondamentaux : les appareils, les contrats et les stratégies.Un logiciel associé a été conçu pour qu’il soit facile d’ajouter des éléments pour chaque objet (ajouter une nouvelle technologie de production, par exemple). Dans un second temps, nous avons réalisé des simulations visant à éclaircir les relations entre taux de consommateurs participant au DLC, demande en énergie (quelle quantité ? consommée à quel moment ?), réseaux d’énergie présents (électricité, chaleur,gaz ?), technologies disponibles pour la production, la conversion ou le stockage (quelles technologies ?quelles capacités installées ?) et, enfin, stratégie appliquée pour la gestion des réseaux (quelle priorité ? en appliquant quelle technique ?). Si les résultats obtenus via ces simulations ne permettent pas de répondre définitivement à ces questions, plusieurs observations peuvent être faites. D’abord, l’utilisation du DLC améliore bien l’usage des énergies renouvelables et réduit bien la nécessité de recourir au réseau, que ce soit pour l’achat ou la revente d’énergie. Ensuite, des effets de seuil semblent exister : l’impact du DSM est marginal au-delà de certains taux de participation. Enfin, si le DSM réduit le montant des factures,les taux de coupure sont très (trop ?) élevés avec les stratégies et les contrats utilisées