Thèse soutenue

Modification des propriétés mécaniques et de transfert aux interfaces de b&tons bas-pH, induites par l'attaque sulfatiques et la carbonatation.

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Auteur / Autrice : Delphine Lesquerbault
Direction : Céline PerlotChristian La Borderie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie civil
Date : Soutenance le 18/05/2021
Etablissement(s) : Pau
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences exactes et leurs applications (Pau, Pyrénées Atlantiques ; 1995-)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : aboratoire des Sciences de l'Ingénieur Appliquées à la Mécanique et au génie Electrique
Equipe de recherche : Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (France)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Xavier Bourbon, Luc Courard, Emmanuel Rozière
Rapporteur / Rapporteuse : Catherine A. Davy, Laurie Lacarrière

Résumé

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C travail de thèse s’inscrit dans le cadre du projet Cigéo de l’Andra, projet français de centre de stockage profond de déchets radioactifs. Il traite plus particulièrement de la durabilité du béton spécifiquement formulé pour la fermeture des structures : un béton à faible chaleur d’hydratation et bas-pH (FCH/bas pH). Au contact des argilites de la formation souterraine, de pH inférieur à celui du béton et riches en carbonates et sulfates, des interactions chimiques entre les deux matériaux peuvent conduire à des dégradations de ces deux matériaux en interface. Le programme expérimental est construit de manière à étudier le comportement de cette interface et plus particulièrement de vérifier l’évolution mécanique de ce béton FCH/bas-pH soumis à une carbonatation sous eau et une attaque sulfatique couplées, en analysant les modifications des propriétés induites par ces attaques.Des échantillons de bétons FCH/bas-pH sont immergés dans trois solutions agressives riches en carbonates (carbonatation sous eau), sulfates (attaque sulfatique externe) et carbonates et sulfates (attaque couplée), pendant des durées allant jusqu’à 12 mois. Le fait d’étudier de manière découplée la carbonatation sous eau et l’attaque sulfatique permet de comprendre le mécanisme réactionnel et les effets de chaque attaque prises séparément avant d’analyser les conséquences des phénomènes couplés. Les effets des attaques sont identifiés d’après la comparaison des caractéristiques chimiques et physiques obtenues pour les éprouvettes immergées avec celles du béton de référence. Les caractéristiques obtenues à différentes échéances permettent d’évaluer l’influence des attaques dans le temps.Pour préciser la modification de la matrice cimentaire, des analyses minéralogiques (DRX) sont effectuées ainsi que la caractérisation de la microstructure à différentes échelles de porosité (adsorption de gaz, porosité accessible à l’eau). L’influence des attaques sur les propriétés de transfert est étudiée au travers de mesures d’imbibition et d’absorption capillaire, de perméabilité au gaz et de diffusion des ions chlorure. En terme de propriétés mécaniques, sont évaluées la résistance en compression et flexion et l’énergie de fissuration. Pour finir, les modifications des rugosités surfaciques et le comportement en cisaillement direct sont mesurées et sont quantifiées. Les résultats obtenus expérimentalement serviront de données d’entrée au modèle de diffusion réalisés sous Cast3M.Les résultats ont montré que de la calcite précipite lorsqu’il y a des carbonates en solution, mais aucun sulfoaluminate de calcium n’est visible par DRX même après 6 mois d’attaque sulfatique externe. Les bétons FCH/bas pH semblent donc résistants à l’attaque sulfatique. Ces bétons montrent une porosité accessible à l’eau et des surfaces spécifiques BET qui tend à s’ouvrir pour la carbonatation, mais qui diminuent en présence de sulfates (attaque sulfatique externe et attaque couplée). Les propriétés de transfert ne présentent pas d’évolution significative. La résistance en compression a tendance à augmenter avec la carbonatation mais à diminuer pour les attaques sulfatique et couplée. La résistance à la flexion diminue avec la carbonatation mais augmente avec les attaques sulfatique et couplées. L’énergie de fissuration augmente après 6 mois d’attaque (attaques par carbonatation, sulfatique et couplée). La rugosité des échantillons ne semble pas être influencée par les attaques chimiques. Cependant, la résistance au cisaillement augmente à la suite des attaques simples, mais ne semble pas évoluer à la suite de l’attaque couplée. Le modèle de diffusion permet de modéliser la profondeur de carbonatation dans le temps.