Thèse soutenue

Rôle de la diversité des micro-organismes sur le fonctionnement des tourbières dans un contexte de changement climatique.

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Étienne Richy
Direction : Béatrice LaugaFrançois Rigal
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie et biologie des organismes - populations - interactions
Date : Soutenance le 29/03/2021
Etablissement(s) : Pau
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences exactes et leurs applications (Pau, Pyrénées Atlantiques ; 1995-)
Partenaire(s) de recherche : Communauté d'agglomération : Communauté d'agglomération de Pau-Pyrénées
Laboratoire : Institut des sciences analytiques et de physico-chimie pour l'environnement et les materiaux
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Béatrice Lauga, François Rigal, Edward Mitchell, Purificación López-García, Nathalie Fromin, Laure Gandois
Rapporteurs / Rapporteuses : Edward Mitchell, Purificación López-García

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Les microorganismes sont les principaux acteurs de la dégradation de la matière organique d’origine végétale, et influencent directement le stockage et le relargage de carbone. Dans les tourbières, l’activité microbienne est inhibée par les conditions globalement anoxiques, les pH acides et les faibles concentrations en nutriments. Par conséquent, les tourbières sont le troisième réservoir de carbone mondial après les océans et les forêts, alors que leur surface ne représente que 3% des terres émergées. Bien que de moindre ampleur que les systèmes tourbeux des hautes latitudes australes et boréales, les tourbières des étages montagnards à plus basse latitude reste moins étudiées à ce jour mais méritent, elles aussi, une grande attention. Ainsi, afin de mieux comprendre le rôle des microorganismes dans le fonctionnement de ces écosystèmes, nous avons étudié quatre tourbières localisées dans les Pyrénées. Dans une première étude, nous avons observé des patrons similaires dans la structure des communautés microbiennes sur les carottes de trois tourbières d’altitude (Andorre et Espagne), avec une diversité fortement stratifiée sur la profondeur et en lien avec le rapport massique carbone/azote, la densité apparente et la teneur en eau de la tourbe. Dans une deuxième étude réalisée sur la tourbière de Bernadouze (Ariège, France), et grâce à un échantillonnage intensif, nous avons pu mettre en évidence que la saison et les habitats (e.g. buttes, gouilles) n’avaient que peu d’influence sur la structure des communautés microbiennes. A l’inverse, le pH, la distance à la nappe phréatique et dans une moindre mesure le rapport massique carbone/azote ont été identifiés comme étant les déterminants majeurs des variations de diversité et composition des communautés microbiennes, traduisant une distribution spatiale non aléatoire des bactéries et des archées. Ces résultats ont été confirmés grâce à une approche génome-centré développée dans une troisième étude. L’assemblage de 290 génomes uniques répartis dans 27 lignées différentes, a ainsi montré que les Acidobacteria étaient des bactéries clés dans le fonctionnent de la tourbière de Bernadouze, possédant le potentiel métabolique pour dégrader la matière organique complexe. Enfin, une nouvelle lignée d’archée méthanogène très abondante a été découverte, suggérant que la méthanogenèse pouvait être un processus important dans la tourbière de Bernadouze.