La confiscation et le recouvrement des produits du crime dans l'Union européenne
| Auteur / Autrice : | Charlotte Andrée Saumagne |
| Direction : | Lisa Dumoulin-Mauduit |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Droit privé |
| Date : | Soutenance le 16/12/2021 |
| Etablissement(s) : | Pau |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences sociales et humanités (Pau, Pyrénées Atlantiques) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de documentation et de recherches européennes (Bayonne, Pyrénnées-atlantiques) |
Mots clés
Résumé
Depuis une trentaine d’années, la confiscation est devenue l’un des instruments principaux de la lutte contre la criminalité organisée transnationale. Elle est présentée comme une sanction plus efficace que la peine privative de liberté. Elle s’est progressivement imposée comme une peine pénale obligatoire. Cependant, elle n’a cessé de se développer et de se diffuser sans pour autant aboutir à un résultat convaincant. En effet une étude d’Europol précise que seul 1% des produits tirés de la criminalité serait effectivement confisqué dans l’Union européenne. Fort de ce constat, cette recherche se propose d’analyser le cadre juridique européen en matière de confiscation et de recouvrement des produits du crime pour comprendre les sources d’un taux de recouvrement aussi faible que celui énoncé. Elle prend acte dans une première partie du renforcement des dispositifs juridiques européens adoptés depuis 1998. L’objectif européen est de garantir une confiscation aussi large que possible. Les évolutions législatives européennes se sont par conséquent inscrites dans une aggravation de la répression ou, plus exactement, dans un processus visant à faciliter le prononcé d’une sanction de confiscation. C’est ainsi que la directive 2014/42/UE et le règlement (UE) 2018/1805 ont reconnu des mécanismes de confiscation non-fondées sur une condamnation pénale. Mais cette volonté de confisquer aussi largement que possible fait peser un risque important pour les États membres, ainsi que pour l’Union européenne. Pour les premiers il s’agit d’un risque financier. Mettre en place un système efficace de confiscation implique de mettre en place les institutions nécessaires à l’exercice de cette mission. Cela représente un coût financier important. Pour l’UE, le risque est de créer des zones de forum shopping. Tous les États membres ne disposent pas des capacités institutionnelles essentielles pour mettre en œuvre les dispositifs juridiques européens de manière adéquate. Ils constituent à ce titre des espaces favorables pour accueillir les bénéfices tirés de la criminalité grave transfrontalière. La seconde partie prend ainsi acte de la nécessité de mener un travail sur la question de la mise en œuvre pratique des dispositions juridiques européennes. Un travail sur le cadre institutionnel au niveau européen doit ainsi être mené aux fins de garantir dans l’Union européenne une confiscation et un recouvrement effectif des produits du crime. Or, ce travail est encore actuellement insuffisamment traité alors même qu’il constitue le socle sur lequel s’appuient et se développent les effets voulus par les dispositifs juridiques européens adoptés.