Thèse soutenue

De la fin du taylorisme à la « mobilisation totale » de la force de travail ? Du capital à l’hôpital

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Auteur / Autrice : Alexis Jeamet
Direction : Philippe BatifoulierRobert Salais
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 23/11/2021
Etablissement(s) : Paris 13
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'écononomie de Paris Nord (Villetaneuse)
Jury : Président / Présidente : Jean-Paul Domin
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Batifoulier, Robert Salais, Jonathan Marie, Richard Sobel, Bénédicte Vidaillet
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Paul Domin, Antonella Corsani

Résumé

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L'objectif principal de cette thèse est de caractériser, sous la forme d'un idéal type, la « mobilisation totale » de la force de travail, les mutations de l'organisation du travail en France depuis la fin de la période fordienne. À partir d'une réflexion autour de la connaissance nécessaire à la production, de sa nature et de sa forme, cette thèse analyse les mutations du contrôle sur le travail entre la fin des années 1970 et la période contemporaine. Centrée sur les travaux du journaliste, philosophe et économiste, André Gorz, cette thèse emprunte aux corpus théoriques marxistes et régulationnistes, tels que les thèses autour du capitalisme cognitif, et plus généralement aux sciences de gestion et à la sociologie du travail, pour caractériser les mutations du mode de production depuis la fin du régime d'accumulation fordiste. La première partie développe les travaux autour du capitalisme cognitif ainsi que les critiques qu'André Gorz en a proposé. Le concept de « mobilisation totale » est dégagé de l’œuvre de Gorz et confronté aux travaux en économie, en sociologie du travail et en sciences de gestions sur les évolutions du travail. La seconde partie permet d'étendre l'analyse à l'ensemble des salariés grâce à l'utilisation de l'enquête emploi conditions de travail ? risques psychosociaux. L'identification et l'analyse des évolutions des contraintes qui pèsent sur le travail permettent de discuter la notion et de valider sa pertinente pour caractériser les évolutions du travail des salariés en général. La troisième partie propose d'étendre l'analyse au secteur de la santé, en montrant que le travail des soignants à l'hôpital public fait face à une taylorisation du soin. Néanmoins, cette taylorisation ne doit pas s'analyser au travers d'une analogie avec la période fordiste, mais plutôt comme l'articulation de principes de gestion du travail qui porte une logique de dépossession des soignants des connaissances nécessaires à la production, produisant, sous des modalités différentes du secteur privé, une « mobilisation totale » de la force de travail.