« Moi, je voulais juste une famille » : Étude clinique et psychopathologique des auteurs de violences intrafamiliales récidivistes en Polynésie française
Auteur / Autrice : | Poetua Leilani Deane |
Direction : | Jean-Yves Chagnon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 05/03/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 13 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Pierre Pinel |
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Saura | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sonia Harrati, Claire Metz |
Mots clés
Résumé
Cette recherche porte sur le fonctionnement psychique des auteurs de violences intrafamiliales récidivistes en Polynésie française. Vingt-et-une personnes incarcérées pour des actes de violences délictuelles commis dans la sphère familiale réparties en deux sous groupes: récidivistes et non récidivistes, ont été reçues et évaluées à l’aide d’une méthodologie et d’outils propres à la psychopathologie psychanalytique (épreuves projectives) et d’outils actuariels (échelle d’évaluation du risque de récidive). L’objectif étant de dégager les logiques psychiques à l’oeuvre chez les auteurs de violences intrafamiliales récidivistes, d’interroger les défaillances de leur rapport à la Loi et donc de dégager des points de vulnérabilité psychique pouvant concourir à la répétition d’acte délictuel violent, autrement dit, des facteurs de risques de récidive violente en lien avec les mouvements intrasubjectifs et intersubjectifs qui organisent leurs modes de fonctionnement. Les résultats obtenus mettent en évidence des éléments témoignant d’une transmission transgénérationnelle et culturelle vécue de manière traumatique, fragilisant ainsi les enveloppes généalogiques et culturelles qui n’assurent plus leur fonction de soutien et de contenant dans la structuration identitaire du sujet. Ces métacadres sont alors défaillants. Les auteurs de violences intrafamiliales ne disposent plus de garants métasociaux et métaculturels, les repères identificatoires soutenus par les contrats narcissiques intra-groupaux et intraculturels sont inconsistants, ce qui provoque une souffrance identitaire et un défaut de mentalisation. L’agir violent intervient alors dans une visée défensive comme un moyen d’extérioriser ce qui a fait effraction et qui déborde la psyché des sujets. A la recherche d’un retour à une homéostasie, le défaut de mentalisation engage les sujets sur la voie de la répétition