Scarifications, jouissances et structure : Une réduction au visible
Auteur / Autrice : | Jay Tandlich |
Direction : | Anne Bourgain |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 08/04/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 13 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis) |
Jury : | Président / Présidente : Pascale Macary |
Examinateurs / Examinatrices : Pascale Macary, Gilbert Fabre, Claire Nioche-Sibony | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Ottavi, Sidi Askofaré |
Mots clés
Résumé
Motif répandu d’hospitalisation des adolescents, les scarifications sont régulièrement imputées à de multiples déterminismes : réaction au corps pubère, autopunition, recherche d’héroïsme, reviviscence d’un traumatisme infantile… Cependant, l’objectif de cette thèse doctorale n’est pas de faire un nouvel inventaire des interprétations causalistes de l’automutilation, mais de comprendre comment la marque sur la peau sert de demande affective adressée à l’Autre. Notamment, l’auteur décortique le fantasme qui structure la relation à l’Autre en exposant les divers artifices de cette illusion si subtile qui est la scarification. La sidération visuelle de ces patients devant leurs blessures est le point de départ pour comprendre la scarification comme la matérialisation d’un objet visible censé angoisser et culpabiliser l’Autre. Mais le désir de l’Autre, désigné par Jacques Lacan comme « objet a », ne peut jamais être bien représenté par un objet tangible ou visible. La scarification donne l’illusion d’autonomie tout en poursuivant désespérément la « jouissance de l’Autre ». Ainsi, l’insatisfaction avec son physique n’est pas la cause principale de l’automutilation, le corps intervenant seulement pour stimuler l’intérêt que l’Autre porte au sujet. Une réflexion transnosologique met en valeur la fonction spécifique de l’automutilation dans les organisations psychiques variées, y compris dans celle d’un sujet halluciné. Psychologue clinicien de formation psychanalytique, l’auteur s’appuie sur les thérapies individuelles qu’il a menées avec des automutilateurs adolescents et adultes pour analyser les données cliniques à l’aide des éclairages topique, dynamique et économique de la métapsychologie freudo-lacanienne. Six cas de névrose et un cas de psychose sont étudiés en profondeur, et comparés avec de nombreux contre-exemples, pour mesurer les capacités symboliques du phénomène