Autophagie, inflammation et toxicité des particules aluminiques dans un paradigme d’encéphalomyélite myalgique / syndrome de fatigue chronique
Auteur / Autrice : | Jean-Daniel Masson |
Direction : | Romain Gherardi, Guillemette Crépeaux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie cellulaire et moléculaire |
Date : | Soutenance le 13/12/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 12 |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Créteil ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Mondor de Recherche Biomédicale (Créteil) - Institut Mondor de Recherche Biomédicale / IMRB |
Jury : | Président / Présidente : André Picot |
Examinateurs / Examinatrices : Romain Gherardi, Guillemette Crépeaux, Marie-Chantal Canivenc-Lavier, Guillaume Garçon, Cécile Vindis, Julie Peiffer | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marie-Chantal Canivenc-Lavier, Guillaume Garçon |
Résumé
La vaccination est une avancée majeure de la médecine moderne ayant permis d’éradiquer certaines maladies et d’endiguer la propagation de nombreuses autres. Malgré une bonne tolérance par la population générale, certains individus présentent des difficultés d’élimination des particules aluminiques utilisées comme adjuvant vaccinaux. Ces patients présentent une lésion histopathologique musculaire caractéristique, biopersistante sur le long terme et composée de cellules immunitaires présentant des inclusions intracellulaires de cristaux aluminiques. Cette lésion, associée à un ensemble d'arthromyalgie, de fatigue chronique et de troubles cognitifs, est appelée myofasciite à macrophages (MFM).Les vaccins à base d’aluminium sont des particules pseudo-infectieuses gérées comme des agents pathogènes par des cellules présentatrices d'antigènes via endocytose et élimination ultérieure par l'intermédiaire de la machinerie xéno/autophagique. Par ailleurs, la littérature scientifique a montré que l’oxy-hydroxyde d'aluminium, l’un des principaux adjuvants, peut perturber la réponse autophagique. Cela conforte l’idée que l’intolérance aux adjuvants aluminiques pourrait être la conséquence d’une interaction de type « gènes x environnement » reposant sur une déficience de l’autophagie dans les cellules de l’immunité comme facteur de susceptibilité individuelle aux particules d’aluminium d’origine vaccinale.Les réponses autophagiques et inflammatoires des cellules immunitaires isolées en réponse aux particules aluminiques n’étant pas totalement caractérisées parmi la population globale. Le travail de thèse présenté dans ce manuscrit a donc eu pour premier objectif d’étudier ces réponses chez des individus sains avant de comparer les résultats avec ceux obtenus chez des individus atteint de MFM. Les données ont démontré que de nombreuses interactions entre les mécanismes d’endocytose, d’autophagie et d’inflammation sont mises en œuvre par les cellules de l’immunité en réponse à la présence de particules d’aluminium. Des expérimentations complémentaires seront nécessaires afin de caractériser finement les différentes intrications entre ces mécanismes. Cependant, certaines observations ont laissé entrevoir de subtiles variations de réponse au sein des cellules immunitaires des patients MFM exposées à des particules aluminiques. Ces cellules ont ainsi présenté un équilibre entre autophagie et endocytose penchant en faveur de l’endocytose et associé à une réponse inflammatoire réduite par rapport aux individus sains. Ces observations sont en accord avec la littérature scientifique actuelle et pourraient être principalement la conséquence plus que la cause de l’état de santé des patients MFM.Suite aux observations in vitro, des analyses exploratoires in vivo ont été menées afin de développer un modèle murin avec des perturbations de l’autophagie pour étudier l’importance de ce mécanisme dans la prise en charge et le devenir des particules aluminiques. Une étude longue a été réalisée pour tester l’efficacité d’un traitement pharmacologique (hydroxychloroquine) à perturber l’autophagie sans induire de toxicité. Nos résultats montrent que, bien qu’apparemment non toxique pour les animaux, le traitement utilisé n’a pas été en mesure de perturber l’autophagie sur le long terme. Par conséquent, l’étude de l’importance du mécanisme autophagique dans la translocation des particules d’aluminium a été réalisée en privilégiant un modèle de KO génétique. Les données ont confirmé les précédentes observations faites sans mettre en avant de rôle majeur de l’autophagie dans le déplacement des particules d’aluminium depuis le site d’injection initial, au regard du faible effectif d’animaux disponibles pour cette étude.En conclusion, ce travail a permis de mettre en évidence une prise en charge des particules aluminiques d’origine vaccinale d’une grande complexité, nécessitant une approche pluridisciplinaire pour être finement décrite.