Thèse soutenue

Faire jardiner sans jardin : mécanismes et limites des dispositifs municipaux de jardinage tactique dans la rue

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Auteur / Autrice : Aurélien Ramos
Direction : Martine Bouchier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aménagement et urbanisme
Date : Soutenance le 07/12/2021
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Architecture, ville, urbanisme, environnement (Nanterre, Hauts-de-Seine, France ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Monique Poulot
Examinateurs / Examinatrices : Martine Bouchier, Monique Poulot, Patrick Moquay, Antonella Tufano, Laurence Baudelet, Joëlle Zask
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Moquay, Antonella Tufano

Résumé

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La thèse interroge la volonté des municipalités françaises de faire jardiner les citadins sans pour autant créer de jardin, dans le cadre de politiques urbaines alternatives. Depuis le milieu du XIXe siècle, la pratique du jardinage n’a cessé de faire l’objet de prises en charge. Si, des jardins ouvriers jusqu’aux jardins partagés, l’accompagnement, l’encadrement voire l’incitation à la pratique du jardinage sont restés associés à l’espace du jardin, depuis les années 2000 apparaissent en France des dispositifs municipaux visant à susciter chez les citadins le désir de jardiner en dehors du jardin, dans la rue. Cette recherche repose sur l’étude d’une vingtaine de ces dispositifs et sur l’expérience de l’accompagnement à la mise en place d’un projet de rue-jardin pour la Ville de Bordeaux, en tant que paysagiste au sein du collectif Friche and Cheap, entre 2011 et 2016. Elle interroge comment la dissociation entre le jardinage et le jardin, le geste et l’objet, la pratique et le lieu constitue aujourd’hui un enjeu d’aménagement de la rue. La thèse montre que la prise en charge du jardinage dans le champ de la fabrication de la ville est une institutionnalisation de pratiques d’activisme urbain converties en instruments de gouvernance tactique. La normalisation de ces pratiques amateurs et informelles cherche à renouveler les méthodes habituelles de la participation en ne visant plus seulement à faire décider mais également à faire faire les citadins. Pour autant, l’institutionnalisation du jardinage tactique ne conduit ni à son absorption dans une stratégie urbaine ni à la remise en question des manières de fabriquer la ville. La condition de son assimilation dans le processus urbain est le maintien de son caractère transitoire, subsidiaire et alternatif.