Thèse soutenue

Du conflit armé aux conflits mémoriels : les femmes mayas ixil et la reconstruction sociale post-génocide au Guatemala
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Auteur / Autrice : Coralie Morand
Direction : Philippe EriksonValentina Vapnarsky
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie
Date : Soutenance le 03/12/2021
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (Nanterre ; 1967-...)
Jury : Président / Présidente : Valérie Robin Azevedo
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Erikson, Valentina Vapnarsky, Valérie Robin Azevedo, Ruth Piedrasanta Herrera, Karine Vanthuyne, Alain Breton, Marie Chosson
Rapporteurs / Rapporteuses : Ruth Piedrasanta Herrera, Karine Vanthuyne

Résumé

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L'autrice étudie les espaces dans lesquels les femmes Mayas ixil (Guatemala) mobilisent la mémoire du génocide du début de la décennie 1980. Son travail s’appuie sur une enquête ethnographique d’un an au cours de laquelle elle a exploré des statuts et méthodes divers, lui permettant d’accéder à des réseaux de personnes aux profils variés. Une première partie de ce travail interroge les effets de la mémoire du génocide dans la structuration actuelle de la société. L’autrice s’intéresse également au phénomène du viol comme arme de guerre et à sa mise en récit dans une cour de justice. La deuxième partie de cette thèse se focalise sur la mémoire individuelle du conflit par l’analyse des espaces de mise en récit et par une étude du caractère corporel de la mémoire traumatique. La dernière partie de cette thèse prend comme fil rouge une performance de théâtre rituel afin de comprendre la façon dont la mémoire du conflit s’inscrit dans une temporalité longue, tout en mettant en avant l’utilisation de la mémoire du génocide par les réseaux militants et féministes contemporains. En abordant le génocide comme un fait social brutal, l’autrice se propose d’étudier la mémoire comme un processus dynamique et comme un point de fracture qui divise profondément la société. Plusieurs thématiques traversent ce travail afin de cerner au mieux le concept de la mémoire traumatique, telles que les questions de parole publique et privée, ou les notions de parole et de silence. L’ensemble de ces interrogations permettent de mettre en lumière le caractère profondément conflictuel de la mémoire du conflit armé interne en région ixil. En filigrane, l’autrice propose d’engager une réflexion sur les différentes voies de la résilience individuelle et collective dans un contexte de post-génocide.