Thèse soutenue

Construction, réhabilitation et destruction de logements sociaux à Montluçon (1948-1988) : quarante ans de politique publique vue à l’échelle locale

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Auteur / Autrice : Christophe Urdician
Direction : Sabine Effosse
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire du monde contemporain
Date : Soutenance le 29/11/2021
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institutions et dynamiques historiques de l'économie et de la société (France ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Bellanger
Examinateurs / Examinatrices : Sabine Effosse, Emmanuel Bellanger, Isabelle Backouche, Thibault Tellier, Gwenaëlle Le Goullon, Laure Machu
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Backouche, Thibault Tellier

Résumé

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Pénurie et insalubrité caractérisent le parc immobilier français de 1939. Les destructions liées à la seconde guerre mondiale et la reprise démographique qui suit le conflit accentuent encore cette situation. Pour résoudre cette grave crise du logement, le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (MRU), mobilise lors de la décennie 1950, des moyens financiers, fonciers, législatifs et techniques sans précédent. Comment ce Ministère, créé en 1944, parvient-il à mettre en mettre en œuvre une véritable politique publique du logement ? Cette thèse se propose d'étudier l'indispensable collaboration des services centraux et départementaux du MRU avec les différents acteurs locaux (municipalités, employés municipaux, habitants et entreprises). Son approche par le local veut nuancer l'idée d'un centralisme et d'un dirigisme étatique qui semblent à première vue caractériser cette période. Pour répondre à cette problématique j'ai choisi de m'intéresser à la construction, la réhabilitation et la destruction de logement sociaux à Montluçon de 1948 à 1988. Cette ville moyenne industrielle a été bombardé en juin 1940 et surtout en septembre 1943 mais elle n'est pas déclarée sinistrée. Une ville n'est déclarée sinistrée que lorsque plus de 30% de son parc de logements a été détruits ou endommagés. Les besoins en logements populaires de cette ville sont pourtant très importants pour loger la main d'œuvre des nombreuses entreprises sidérurgiques, mécaniques, chimiques, pneumatiques ou électriques. L'Office Public d'Habitation à Loyer Modéré de Montluçon (OPHLM) construit plus de 3 800 logements entre 1956 et 1975, très majoritairement dans des grands ensembles. Ces constructions contribuent à réduire la pénurie de logements de l'agglomération. Mais ces logements, tout au moins une partie, sont mis en service au moment où le contexte économique européen se dégrade à la suite du choc pétrolier de 1973. La crise est d'autant plus précoce à Montluçon car les entreprises sidérurgiques sont en grandes difficultés au cours des années soixante. A la fin des années soixante-dix, le parc HLM de la ville ne correspond plus aux besoins des habitants. Logements vacants, habitat dégradé et problèmes sociaux conduisent la municipalité communiste à envisager la réhabilitation et même la destruction d'immeubles avant même la fin de leur amortissement. Les conventions Habitat Vie Sociale (HVS), Développement Social des Quartiers (DSQ) ou encore Banlieue 89 accompagnent les élus locaux dans la mutation du grand ensemble de Fontbouillant.