Thèse soutenue

La place du négatif : une anthropologie philosophique pour l'Anthropocène

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Auteur / Autrice : Paolo Missiroli
Direction : Stéphane HaberRoberto Esposito
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 12/11/2021
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Scuola normale superiore (Pise, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...)
Jury : Président / Présidente : Judith Revel
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Haber, Roberto Esposito, Judith Revel, Étienne Bimbenet, Manlio Iofrida, Alberto Martinengo
Rapporteurs / Rapporteuses : Étienne Bimbenet, Manlio Iofrida

Résumé

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L'objectif de cette étude est d'aborder une hypothèse fondamentale de ce que j'appelle le discours prométhéen sur l'Anthropocène, c’est-à-dire un discours sur notre époque historique comme une ère de domination de l'homme sur la planète. L'hypothèse consiste dans le binôme humain-négatif, c'est-à-dire l'idée que l'homme est le lieu du négatif. En d'autres termes, l'homme est l'espace de l'indétermination par rapport à un être pensé comme plénitude absolue. L'objectif de ma thèse est, dans un premier temps, d'analyser le fonctionnement d'un tel binôme conceptuel. Cela se fait à travers une reconstruction historique, en prenant comme référence le débat français des années 1930, où ce binôme a déterminé le développement des perspectives philosophiques les plus influentes. Dans un premier temps (chapitre 1), nous analyserons l'établissement de ce binôme dans le débat allemand de la fin des années 1920 et du début des années 1930. Le contexte français des années 1930 peut être reconstitué sur la toile de fond de ce débat. Ensuite (chapitre 2), nous analyserons le panorama de la philosophie française des années 1930 dans la mesure où il se structure autour à la relation entre l'idée de l'homme et celle du négatif, ou du Néant. Enfin (chapitre 3), nous étudierons les philosophies anthropologiques de Kojève et de Sartre. La deuxième partie a pour tâche de délimiter une alternative au binôme homme-négatif. Nous le ferons à travers l'étude de l'œuvre de Merleau-Ponty (chapitre 4). Dans son déroulement global, nous verrons comment émerge ce que nous avons appelé une anthropologie de l'expression, irréductible au binôme exposé dans la première partie. Nous procéderons ensuite (chapitre 5) à une refonte de l'anthropologie de l'expression à la hauteur du concept d'Anthropocène.