Fonctionnement psychique de l’adolescent présentant une insomnie chronique sans comorbidité
Auteur / Autrice : | Matthieu Julian |
Direction : | Nathalie de Kernier, Nathalie Camart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 01/10/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CLInique PSYchanalyse Développement (2014-... ; Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Florian Houssier |
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie de Kernier, Nathalie Camart, Florian Houssier, Jean-Michel Coq, Marjorie Roques, Yuichiro Abe, François Pommier, Magali Ravit | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Michel Coq, Marjorie Roques |
Mots clés
Résumé
L’objectif de l’étude était de saisir les raisons et les modalités de l’émergence de l’insomnie tout comme les motifs de son maintien, puis d’étudier les mécanismes psychiques plus généraux qui la sous-tendent. Méthodologiquement, la première étape était une enquête de terrain auprès de 1250 adolescents tout-venant, collégiens et lycéens (12-20 ans), via une batterie de questionnaires validés. La deuxième étape était une analyse de dix cas cliniques sélectionnés parmi les participants à l’enquête. L’analyse portait sur trois entretiens (un directif et deux non directifs) auxquels s’ajoutait un entretien projectif. Les données quantitatives ont révélé les intrications que l’insomnie avait avec les niveaux d’anxiété, de dépression et avec la typologie circadienne (tendance à la vespéralité). Elles ont confirmé qu’il y avait une prédisposition féminine et que l’entrée au lycée pouvait être un facteur de risque, avec un pic autour de la quinzième année. Qualitativement, la mise à l’épreuve des hypothèses a permis de mettre en évidence des caractéristiques psychiques communes aux projectifs mais aussi une dimension obsessionnelle dans le fonctionnement, une intrication fantasmatique mort-sommeil et une dynamique activité-passivité atypique. Il semblerait que les poussées pulsionnelles (agressives et sexuelles) intenses du fait de la puberté et du pubertaire, puissent déclencher une culpabilité et un besoin de punition. L’insomnie a pu être présentée comme un acte auto-agressif et comme un complexe permettant d’apporter à l’adolescent un éprouvé corporel et psychique – nocturne comme diurne – nécessaire au processus de subjectivation et d’individuation.