Thèse soutenue

Vobis enim sum episcopus : le pouvoir local des évêques dans l'Afrique tardoantique : dimensions politique, juridique et religieuse

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Auteur / Autrice : Mohamed-Arbi Nsiri
Direction : Hervé Inglebert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et archéologie des mondes anciens
Date : Soutenance le 18/06/2021
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archéologies et sciences de l'Antiquité (Nanterre ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Étienne Wolff
Examinateurs / Examinatrices : Hervé Inglebert, Étienne Wolff, Mohamed Benabbès, Anna Leone, Christophe John Goddard
Rapporteurs / Rapporteuses : Mohamed Benabbès, Anna Leone

Résumé

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Entre la fin du IIIe et la moitié du VIe siècle, l’Afrique fut le théâtre d’importantes mutations politiques, administratives et religieuses. Dans ce nouveau contexte tardoantique, l’épiscopat, à l’origine une fonction privée et communautaire, apparut progressivement comme une institution qui assuma ou partagea plusieurs aspects autrefois inhérents aux magistratures des cités. Ainsi, l’élection épiscopale devint au IVe siècle un moment important de la vie de la cité ; à partir de Constantin, l’évêque fut en charge de responsabilités judiciaires civiles ; sous les Théodosiens, l’évêque fut le relais local de la politique religieuse du pouvoir impérial ; enfin, après une éclipse de leurs pouvoirs locaux sous la royauté vandale, les évêques africains virent leurs prérogatives étendues sous Justinien, en étant intégrés à l’organisation de la gestion des cités. Au-delà du corpus augustinien qui reste évidemment central, les sources sont nombreuses et riches d’informations ; elles permettent de mettre en évidence des évolutions importantes. L’analyse de la dimension politique liée à l’élection épiscopale amène à s’intéresser à la conception du pouvoir dans le cadre de la cité africaine de la fin de l’Antiquité. L’étude de l’episcopalis audientia montre comment une délégation de pouvoir temporel, fort variable selon les empereurs, a permis aux évêques de renforcer leur prestige et leurs liens de clientèle. Enfin l’insistance sur la relation entre l’évêque et la collectivité locale dans son ensemble nous a amené à privilégier non les relations déjà fort étudiées entre chrétiens, dominées par les conflits entre catholiques et donatistes, manichéens ou homéens, mais plutôt la relation de l’épiscopat africain avec l’Autre, à savoir les juifs et les païens.