Thèse soutenue

Approche technologique des meules rotatives de l'Age du Fer et d'époque Romaine : les productions d'Orvieto (Italie) dans leur contexte entre Ebre et Rhin

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Auteur / Autrice : Alain Chartrain
Direction : Isabelle Sidéra
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Archéologie - Ethnologie
Date : Soutenance le 29/01/2021
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archéologies et sciences de l'Antiquité (Nanterre ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Ricardo González Villaescusa
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Sidéra, Patrizia Basso, Sophie Krausz, Natàlia Alonso i Martínez, Hara Procopiou
Rapporteur / Rapporteuse : Patrizia Basso, Sophie Krausz

Résumé

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Cette étude détaillée des Meules Rotatives Basses inédites fabriquées à Orvieto (Italie) dans l’Antiquité privilégie l’approche de leur géométrie génératrice. Elle précise les paramètres configurants, invariables ou soumis à usure, et ceux, plus indirects, qui en résultent. La notion nouvelle de Hauteur Utile d’une meule, épaisseur consommable, permet de définir la longévité. Une attention particulière est dévolue aux dimensions de l’œil et à la conicité, notamment à travers la divisibilité du diamètre et de la hauteur, ainsi que leurs rapports. Une approche métrologique montre l’utilisation de la partition en seizièmes et définit le gabarit des meules même si leur dimension en cm est différente. Ce travail de caractérisation conduit à rapprocher les meules d’Orvieto du foyer originel catalan, écartant l’éventualité d’un transfert de modèle depuis les ateliers de l’Hérault (Agde). Les fabrications d’Orvieto sont comparées avec un corpus de 2.000 MRB issues de 17 ateliers et 65 sites d’utilisation des meules. La notion de Hauteur Utile introduit au système de conception : les meules de l’Antiquité privilégient les diamètres valant 2 hauteurs. Elles semblent ignorer la pression qui, faible, baisse rapidement avec l’usure. Toutefois, les modèles Quasi-Pompéiens (de type Morgantina ou Mont Faulat) ou ceux de Style Pompéien d’un gabarit de 2 à 3 pieds semblent avoir cerné, empiriquement ou par calcul, la pression constante qui sera celle des meules médiévales et modernes. Les meules de l’Antiquité ont cependant été dans l’incapacité d’atteindre le gabarit de 3 pieds (ca. 90 cm) sans doute en raison de l’augmentation vertigineuse du poids due à la conicité. L’adoption, généralisée à l’époque carolingienne, de la Meule Plate qui identifie hauteur totale et hauteur utile, va permettre la libération des diamètres. Dès lors sera pratiqué un amincissement relatif qui, diminuant la hauteur à mesure que croît l’envergure de la meule, permettra de stabiliser la pression.